Toujours prompt à échanger avec les journalistes, Olivier Lagarde s’est tout naturellement arrêté en zone mixte après le match nul face au Paris Saint-Germain (2-2), vendredi. Pour l’entraîneur des gardiens de l’Amiens SC, cette saison doit beaucoup au travail d’un homme : Christophe Pelissier. Entretien.
Olivier Lagarde, vous venez de livrer une super performance contre le Paris Saint-Germain. C’est incroyable…
On va presque regretter que la saison s’arrête. C’est la première fois que le PSG est rattrapé après avoir mené au score. Surtout, je les ai sentis très concernés, à contrario de dimanche contre Guingamp. Il faut féliciter le groupe qui vient de faire une énorme performance qui vient conclure une nouvelle belle aventure avec l’Amiens SC. C’est beau d’officialiser le maintien sur une telle performance. Maintenant, il faut finir la saison comme il faut car on a deux matches à prendre au sérieux. Je n’oublie pas aussi toutes les personnes qui sont partis vers d’autres cieux depuis le début du projet. Cela récompense toute une ville et cela fait taire beaucoup de monde.
Cela demeure tout de même au-delà de vos espérances ?
Je vous ai toujours dit que Christophe Pelissier avait le don de cerner l’environnement dans lequel il évoluait. Pour preuve, on termine toujours mieux nos saisons qu’on ne les commence. Cela fait neuf ans que je travaille avec lui et cela fait neuf ans que ça s’avère exact. On a su répondre présent, trouver les leviers pour permettre à ce groupe d’avancer, de se bonifier. Ce soir, on lui a donc rendu hommage en faisant notre entrée avec cette veste qu’il avait préparée dans la semaine. C’était pour le remercier de nous faire confiance en permanence.
Il reste encore deux matches pour continuer à prendre du bonheur…
C’est le cas depuis la victoire contre Caen. On a tenu deux fois en échec le champion de France en titre, on a joué trois fois le PSG, on perd 2-0 le premier match avant de se faire éliminer en Coupe parce qu’on joue malencontreusement à dix contre onze. Ce soir, on a joué à onze contre onze tout le match et on a eu un Régis (Gurtner) qui a fait les arrêts qu’il fallait faire. C’est vraiment une belle soirée.
Y a-t-il eut un moment clé dans la saison où, au sein du groupe, vous avez senti qu’il se passait quelque chose ?
Je suis toujours parti du principe que l’on allait se maintenir. Quand j’ai signé ici, j’ai annoncé que l’on serait en Ligue 1 deux ans plus tard. Tout le monde m’a pris pour un fou mais j’étais l’un des rares à avoir mis cette clause dans mon contrat. Maintenant, je ne m’attendais pas à me maintenir à un mois de la fin, même si je l’espérais fortement au regard du dernier mois de compétition qui nous attendait. Je pense qu’il y a eu une forme d’euphorie au début, même si les résultats n’ont pas suivi. Ensuite, il y a eu beaucoup de nouveaux, il a fallu qu’ils se mettent au diapason et en rythme. On voit que des joueurs montent clairement en puissance au fil de la saison. Il y a aussi une osmose qui se fait entre les anciens qui ont écrit l’histoire depuis deux ans et les nouveaux. Le moment clé de la saison, c’est quand tout le monde a été bien sur le plan physique. On a aussi récupéré de bonnes installations pour s’entraîner, les résultats ont alors été meilleurs. Si on avait eu ce groupe dès le début de la saison avec sa forme physique actuelle, on aurait pu faire encore mieux. Il ne faut pas oublier que l’on a joué avec un seul attaquant, cette saison. C’est énorme ce qu’a fait Moussa Konaté, encore ce soir. Se maintenir avec un attaquant qui découvrait la Ligue 1, c’est quand même une sacrée performance aussi.
L’enjeu est donc de bien terminer cette saison pour bien préparer la prochaine…
Il ne faut pas gâcher la fête et se mettre sur une bonne dynamique. Après, il faut voir ce qu’il va rester avec l’intersaison. Il faut que l’on fasse confiance au coach, qu’on lui donne la possibilité de former une équipe rapidement. Il aime avoir son groupe dès le début de saison et cela a souvent payé. Qu’on fasse en sorte qu’il puisse travailler à sa sauce car il le mérite amplement !
Propos recueillis par Romain PECHON (avec France Bleu Picardie)
Photo d’archive : Leandre Leber – GazetteSports.fr