Tenu en échec par Troyes (1-1), samedi soir au stade de la Licorne, l’Amiens SC a loupé l’occasion de faire un premier break conséquent avec la zone rouge. Alors qu’une nouvelle opportunité se présentera contre Lille, dans deux semaines, il serait de bon ton de la convertir avant d’aborder une fin de saison démentielle.
Un penalty qui fait débat
Malmené en entame de match, Amiens ouvrait pourtant le score en fin de première période en transformant un penalty incontestable. Auteur de son neuvième but de la saison, Moussa Konaté pensait alors offrir un précieux succès aux siens. C’était avant que Khaled Adenon concède à son tour un penalty suite à un duel un peu trop âpre avec Adama Niane. C’est toutefois le point de vue de l’arbitre de la rencontre mais aussi de Jean-Louis Garcia, l’entraîneur de l’ESTAC :« Sur le ralenti, la charge d’Adenon me paraît spectaculaire. J’ai vu que Christophe (Pelissier) était très en colère après le match. Il me semble pourtant que la charge est dans le dos d’Adama Niane. Toute charge dans la surface de la réparation doit être sanctionnée d’un penalty. Il y a déjà une action litigieuse avec le même Adenon en fin de première mi-temps. Je ne trouve pas qu’il y ait de gros scandales au niveau de l’arbitrage. »
Un fait de match qui laissait bien plus de regrets à Bakaye Dibassy. « C’est frustrant d’autant que je ne pense pas qu’il y ait penalty. Il y a un duel avec Khaled, épaule contre épaule selon moi et pour moi il n’y a pas faute. » Reste que ce but a changé le scénario de la partie.« On a pris le but rapidement mais Troyes n’a pas d’action en deuxième mi-temps. On a eu des situations que l’on a eues du mal à transformer en occasions, regrettait le défenseur amiénois. On a aussi été solides, on n’a pas concédé d’action. On aurait aimé gagner à la maison et prendre plus d’avance sur Troyes. D’autant qu’il y avait largement la place pour prendre les trois points. Troyes n’a pas proposé grand-chose, on est un peu déçu parce qu’il y avait vraiment un truc à faire. » Et plus précisément prendre cinq points d’avance sur son adversaire et accessoirement actuel barragiste. Un matelas loin d’être négligeable à huit journées du terme de la saison.
De réelles carences offensives
Au-delà du simple aspect comptable, ce match nul confirme surtout la difficulté d’Amiens à prendre des points contre les concurrents directs au maintien. Pour autant, Olivier Lagarde, l’entraîneur des gardiens amiénois, considère que le promu ne jouait pas son avenir sur ce match :« Même si une victoire nous aurait donné un gros joker pour affronter Lille, Caen puis les gros morceaux qui nous attendent sur la fin de la compétition, on ne jouait pas gros sur ce match. De toute manière, on savait que ce serait compliqué jusqu’au bout. Maintenant, on aime bien les sprints finaux avec l’Amiens SC. » Pour cela, encore faut-il espérer un rebond au niveau du secteur offensif peu performant ces derniers temps. Contre Troyes, Amiens n’a effectivement cadré qu’un seul tir sur l’ensemble de la partie et c’était le penalty de Moussa Konaté. Autant dire une misère et un constat loin d’être isolé cette saison.
Une carence identifiée par Christophe Pelissier : « Notre première mi-temps a été difficile, nous étions mal équilibrés parce que nos excentrés étaient trop éloignés de nos attaquants, analyse-t-il. Ensuite, on a pris le dessus dans la dernière demi-heure mais il a manqué le dernier geste ou le bon centre. » A l’instar de Lacina Traoré, toujours à la recherche de son premier but sous le maillot de l’ASC. Et si l’attaquant prêté par Monaco semble en plein doute, que dire du prochain adversaire d’Amiens ? « Lille est en crise par rapport à leur objectif du début de saison et à la stature du club, reconnaît Dibassy. Mais cela reste une très bonne équipe avec de très bons joueurs, il faudra donc se méfier ». Le tout dans un contexte particulier puisque ce match se jouera à guichets fermés. « La Ligue 1 est un spectacle et c’est triste de jouer des matches à huis clos, encore plus quand c’est le premier derby de l’histoire à Lille », regrette Régis Gurtner.
D’ici là, Amiens se satisfait donc d’avoir à nouveau fait tourner le compteur, faute de mieux, contre Troyes, samedi soir. Reste à savoir si ces deux points laissés en route ne manqueront pas au moment de faire les comptes en fin de saison.
Romain PECHON
Crédits photo : Leandre Leber – GazetteSports.fr