Ce week-end, l’Amiens MVB partait à la Coupe de France fort de sa qualification en play-off. Déjà très heureuse de ce précédent qu’elle a su créer, l’équipe d’Ali Nouaour partait décidée mais pas nécessairement confiante à Conflans. Elle savait d’ores et déjà qu’elle partait affronter Bellaing en quart de finale. Équipe présente dans sa poule mais qui, contrairement aux Aigles, est reléguée en playdown pour la suite, les Picards ont cela dit eu du mal à s’en dépêtrer (3-2). Malgré la difficulté, la qualification en demi-finale signifiait simultanément sa qualification en Coupe de France professionnelle, la saison prochaine. Il leur restait ainsi une dernière étape. La demi-finale contre Conflans, équipe organisatrice et victorieuse face à Halluin (3-0). Ali Nouaour, la voix presque éteinte à cause des encouragements qu’il a proférés tout au long du week-end, sans compter ses cris de joie lors du dénouement heureux, revient sur cette demi-finale.
Ali Nouaour : Comme c’était chez eux, il y avait du monde. J’ai dû élever la voix pour que les joueurs m’entendent. Aussi, ça faisait longtemps que je n’avais pas vibré à ce point pour un match.
Jouer deux jours d’affilée en pleine puissance a dû être éprouvant.
Ça n’était pas forcément évident parce qu’on sortait d’un 3-2 la veille. On avait pu ensuite superviser Conflans qui jouait chez eux face à Halluin. En gagnant 3 à 0, ils avaient fait moins d’efforts que nous. Ils jouaient chez eux, devant leur public. On avait donc moins d’ingrédients qu’eux. Mais je leur ai demandé de réagir et ça a été un très beau match, très tendu.
Pourtant, vous n’avez pas commencé le match dans les meilleures conditions…
J’ai eu un petit peu peur dans le premier set (15-25). Eux avaient eu l’avantage de pouvoir nous visionner préalablement, contrairement à nous. C’est une équipe qui est première de son classement en ayant remporté ses 14 matches. Elle a joué en pleine confiance. Dans le premier set on s’est fait un peu balader dans tous les compartiments du jeu. On a aussi concédé beaucoup de points au service.
Mais vous avez su revenir.
Conflans était en surrégime dans le premier set. Je ne les voyais pas rester comme ça très longtemps. On a très bien servi et ça nous a permis de prendre le large. Ils ont baissé techniquement et on en a profité. Dans le troisième set, on est très bien mais Conflans revient à égalité. En fin de set, je décide de faire un changement tactique. Je fais rentrer Romain Valdenaire au service qui nous rapporte deux points. Pareil avec Medhi Hachemi qui nous ramène deux points aussi. On les bat ainsi et en cela je suis satisfait de l’entrée de ces deux joueurs. Rentrer comme ça sur ce genre de match et faire ce qu’ils ont fait, je leur tire mon chapeau. Le plus dur reste à faire sur le quatrième set. C’est le plus serré que j’ai vu jouer sur ces derniers temps. On pouvait les menait de deux points et puis ils passaient devant. À 19 partout, Conflans pète un peu les plombs sur une potentielle erreur d’arbitrage. On en profite pour passer devant. On se procure deux balles de match et puis à 22-24, on la remporte. Nous sommes alors en finale.
Ça a dû être l’effervescence !
On avait une quinzaine de supporters qui nous suivent depuis le début qui ont fait le déplacement. Ils ont été notre septième homme. On avait un double objectif : une qualification en Coupe de France professionnelle et puis une finale à Coubertin. C’est encore une nouvelle ligne qu’on a écrite dans l’histoire de l’Amiens Métropole Volley-Ball.
Et peut-être écrirez-vous une nouvelle ligne contre Illac (ndlr : vainqueur de leur demi-finale contre Martigues) le 10 mars !
C’aurait été Martigues, on aurait pu les rencontrer pratiquement deux fois de suite vu qu’on les joue en championnat le 24 février. Mais c’est Illac, donc on sera en terrain connu. La Coupe de France devient notre priorité. Je ne sais pas s’il en sera de même pour Illac qui doit se concentrer sur la montée en Ligue B. Nous, en tout cas, on sera prêt. On va s’en donner les moyens avec des matches amicaux. On a prévu de faire un car ou deux et d’emmener nos licenciés. Ça sera avant tout une fête. Une Coupe, ce serait évidemment l’apothéose.
Vous allez donc miser sur la Coupe de France ?
Quand on commence à manger une part de gâteau et qu’il est bon, on a envie de le finir ! Il ne manque que cette petite cerise-là. En début d’année, j’avais fixé l’objectif d’arriver en Coupe de France professionnelle parce que c’est prestigieux. Recevoir une Ligue A et une Ligue B, c’est marquer des points pour le volley-ball amiénois. Nous, on joue sans pression. On a hâte de démarrer les playoffs et hâte d’être le 10 mars.
Mais, tout de même : quel début d’année pour l’AMVB ! Il doit y avoir beaucoup de satisfaction pour vous tous.
Je suis content ! J’ai une équipe qui fait les playoffs donc on est déjà maintenu. J’ai une équipe qui est qualifiée pour la finale de Coupe de France. D’habitude, à la fin du match, j’ai toujours tendance à penser au prochain match. À juste aller taper la main des mecs en disant « Félicitations, il faut faire pareil la semaine prochaine ». Là, j’ai chanté avec eux, on a dansé. Je ne me suis pas retenu. Il y a beaucoup d’émotions. On fait une belle saison alors que les débuts ont été difficiles. Il y a des bas et il y a des hauts. Là, c’est un très grand haut. Alors évidemment, quand on vit ce genre de truc, c’est tout simplement magnifique.
Propos recueillis Camille MARSIGLIA
Crédit photo : Roland Sauval – GazetteSports
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