Dominé dans les grandes largeurs, Amiens a concédé une défaite on ne peut plus logique face à Saint-Etienne (0-2), samedi soir. Invisibles jusqu’à l’ouverture du score adverse, les Amiénois – malgré un certain sursaut – n’ont jamais véritablement mis en danger les Stéphanois.
Le match : Amiens n’a pas fait le poids
Une semaine après une sortie peu convaincante à Angers, Amiens a livré une prestation du même tonneau face à Saint-Etienne. Incapables de développer la moindre offensive, les Picards ont souffert le martyre face à la maîtrise technique des Verts. Avec 40% de possession de balle (35% à la mi-temps), huit tirs pour aucun cadré et un pourcentage de passes réussis bloqué à 70%, les chiffres se suffisent à eux-mêmes pour illustrer les difficultés amiénoises. Surtout, l’état d’esprit fait clairement défaut depuis quinze jours. Incapables de se révolter à Angers, les joueurs de Christophe Pelissier ont entamé la rencontre face à Saint-Etienne en donnant le sentiment d’être résignés d’avance. Et si le bon quart d’heure succédant au premier but a bien existé, il n’effacera pas le reste du match où Thomas Monconduit et ses coéquipiers ont affiché leur frustration, leur agacement mais, surtout, leur totale impuissance. Inquiétant.
Le joueur-clé : Régis Gurtner (5)
Fautif sur le but angevin, samedi dernier, Régis Gurtner n’a affiché aucune fébrilité face aux talents offensifs stéphanois. Décisif en première mi-temps – remportant un face-à-face contre Beric – il a maintenu son équipe à flot durant la tempête. S’il a fini par s’avouer vaincu, il avait encore repoussé la frappe de Bamba débouchant sur l’ouverture du score de Debuchy. Quelques minutes plus tard, il s’interposait devant Hamouma, tout juste entré en jeu, avant de s’avouer vaincu face à Cabela. Un match frustrant pour le dernier rempart amiénois.
Les notes : El Hajjam (3), Gouano (4), Adenon (4), Dibassy (3) – Fofana (3), Monconduit (4) – Manzala (3) puis Bodmer (3) – Kakuta (2), Mendoza (2) – Konaté (2).
10, match parfait ; 9, match exceptionnel ; 8, très bon match ; 7, bon match ; 6, match satisfaisant ; 5, match moyen ; 4, match insuffisant ; 3, mauvais match ; 2, très mauvais match ; 1, match exécrable ; 0, match ponctué d’un comportement inadmissible
Le tweet : Il préfère en rire
Amiens n’avait clairement pas les moyens pour rivaliser avec les Verts qui n’est absolument pas un concurrent au maintien. Puisse le mercato nous faire autant de bien qu’à notre adversaire du soir 😁⚪⚫🦄
— Cédric Ki (@Cedric_AmiensSC) 3 février 2018
La stat’ : 13
Face à Saint-Etienne, Amiens a concédé sa treizième défaite de la saison, deuxième plus gros total du championnat (ndlr : Metz – 16, Lille, Amiens et Troyes – 13). Après vingt-quatre journées, le promu a donc perdu plus de la moitié de ses matches. Surtout, il n’a trouvé le chemin du succès qu’une seule fois sur ses neuf derniers matches. Depuis deux mois, Amiens n’a donc pris que quatre petits points, soit le plus mauvais bilan du championnat. Le tout avec un parcours digne d’un futur relégable.
La déclaration : Thomas Monconduit
« On a été nul archi-nul même. On ne méritait rien d’autre que la défaite, ce soir. Franchement, cela fait deux matches qu’on est mauvais. Il va vite falloir se remettre en question. »
– Propos tenus dans Jour de foot, Canal +
La question : Amiens va-t-il payer son mercato hivernal raté ?
Amiens va-t-il payer son mercato hivernal raté ?#ASCASSE
— Romain Pechon (@romain_pechon) 3 février 2018
Portés par leurs recrues hivernales, dont Mathieu Debuchy – auteur d’un but et à l’origine du second -, les Verts ont démontré l’écart grandissant entre l’Amiens SC et les équipes qui ont su se renforcer, cet hiver. S’il est vrai que Saint-Etienne ne boxe pas dans la même catégorie que le promu picard, les renforts stéphanois ont apporté un nouvel élan à la formation de Jean-Louis Gasset. A contrario, Christophe Pelissier doit composer avec un groupe restreint et extrêmement sollicité sur la phase aller. Si Stiven Mendoza avait montré de belles choses contre Montpellier, l’ailier Colombien peine à confirmer depuis. Surtout, le technicien amiénois ne peut régénérer un groupe confronté aux blessures (Zungu, Avelar et Gakpé) et aux méformes (Kakuta). Alors qu’un sentiment de lassitude, aussi bien psychologique que physique, semble gagne le vestiaire, Christophe Pelissier dispose de très peu de leviers à activer pour contrecarrer cette inquiétante tendance.
Romain PECHON
Crédits photo : Leandre Leber – GazetteSports.fr