« J’ai quand même été durant dix ans dans ce club. Comment ne pas être heureux de le retrouver, même si le stade a un peu changé ! » Par ailleurs admiratif du parcours actuel réalisé par les joueurs de Christophe Pélissier, avec qui il a pu s’entretenir un peu ce lundi soir, Ludovic Batelli, qui était l’invité de l’Amicale des Educateurs de la Somme, ne cachait pas son plaisir d’avoir pu revenir à la Licorne et s’adresser aux membres de l’Amicale dont le nouveau président est Bernard Sinoquet.
L’Amicale compte aujourd’hui cinquante-quatre adhérents, ce qui est correct compte tenu qu’il s’agit d’un redémarrage voulu par le comité directeur du district mais aussi des figures emblématiques de la technique départementale Jacques Hénot et Olivier Meurillon. Ce dernier a été l’adjoint durant quatre saisons de Ludovic Batelli, nommé à la DTN grâce à deux hommes qu’il a du reste remerciés à la fin de son exposé François Blaquart le DTN et Willy Sagnol sans oublier Patrick Gonfalone, ancien entraîneur du SC Abbeville.
Ludovic Batelli est resté quatre saisons en tant que sélectionneur de l’équipe de France des U 19 puis des U 20. Il a vécu deux expériences totalement opposées puisque avec les U 19, il est devenu champion d’Europe en battant en finale l’Italie 4-0 mais a complètement échoué en Corée du Sud, pour la coupe du monde des U20. « Le rêve est devenu réalité, a-t-il martelé. Nous avons été champions d’Europe des U19″. Lors de cette aventure, Batelli disposait de joueurs de grand talent dont le joyau est Kylian Mbappé. « J’ai vécu quatre années fantastiques. Ce fut une belle aventure humaine ». En Allemagne où l’équipe de France des U19 a raflé la mise, Ludovic Batelli a bénéficié d’un staff technique et médical à la fois de qualité mais aussi très soudé.
« Cette coupe du Monde a été un échec »
Il régnait en Allemagne une ambiance exceptionnelle dans le groupe et les joueurs adhèrent totalement au projet qu’a mis en place Batellli. Pour celui-ci, le collectif passe avant l’individu. C’est ainsi qu’il n’a pas hésité à renvoyer à la maison son capitaine qui jouait trop « perso » et pouvait perturber à tout moment la vie de groupe. Dans la charte signée par tous, il est surtout mentionné la fierté que doit avoir un joueur de porter le maillot de l’équipe de France. Ce projet est basé en dehors du terrain sur une vraie discipline avec un comportement irréprochable et sur le terrain par cette définition : « On joue comme on s’entraîne et on s’entraîne comme on joue ». Ludovic Batelli met aussi en garde ses joueurs dont certains pourraient déraper sur les réseaux sociaux.
Le mal du siècle. Et Batelli de répéter aux joueurs: « Dans la génération 97, il y a environ 40.000 joueurs et vous faites partie des 18 qui disputent le championnat d’Europe ». Cette victoire dans le championnat d’Europe comporte une suite logique : la coupe du Monde des U20 qui a eu lieu au printemps en Corée du Sud. Malheureusement, l’aventure a tourné au fiasco. Il est vrai que la FFF n’a pas donné à Batelli et son staff les moyens de bien figurer en Asie. D’abord, les meilleurs joueurs ne sont pas venus et la FFF n’a pas usé de son droit. Les clubs ont le dernier mot. MBappé est resté à Monaco et n’est pas venu avec les U20. « Oui, cette coupe du Monde a été un échec, indique Batelli. Nous l’avions prévu. Cette coupe du monde, nous l’avons mal préparée ».
La faute à qui ? Surement pas à Batelli mais à la FFF qui n’a pas donné les moyens financiers (manque de rassemblements et de matches amicaux), aux clubs qui ont envoyé des joueurs usés ou relevant de blessures tout en gardant leurs meilleurs éléments. Quelques jours après cette déroute coréenne, Ludovic Batelli apprenait qu’il était « viré » non pas par le président Le Graët mais par un simple émissaire de la FFF. Batellli qui sait ce que veut dire le mot « correction » a du mal à digérer cet affront. Aujourd’hui, Batelli est à la recherche d’un club. Il le mérite car l’homme a toujours l’enthousiasme de ses 20 ans.
Lionel HERBET
Crédit Photo : Lionel Herbet