Ilona Chambrin, des pieds et des mains durant le derby
Arrivée sur la pointe des pieds à l’intersaison, Ilona Chambrin a sans conteste marqué de son empreinte le derby dominical face à l’Amiens SC. Tout de fluo vêtue, cette (très) sympathique demoiselle de 19 ans, dernier rempart du FC Porto Portugais d’Amiens veillait ainsi à en faire voir « de toutes les couleurs » aux attaques adverses, s’interposant avec brio et (beaucoup) d’à propos. Une efficacité que l’intéressée évoque cependant avec retenue.
Ilona, vous avez contribué à ce bon point subtilisé à l’Amiens SC…
Je n’ai pas cette prétention. L’équipe dans son intégralité est à féliciter. Son abnégation a été récompensée. A armes inégales au coup d’envoi, nous avons su jouer avec les nôtres et ainsi soutenir la comparaison. Me concernant, je me suis appliquée à faire au mieux. Si cela a été jugé le cas, ce n’est que mieux.
Le score démontre que vous l’avez fait !
Je l’admets. Pour autant, le poste de gardienne se révèle ingrat. Lorsque vous êtes intraitable, votre prestation est aussitôt saluée. Dans le cas contraire, les critiques fusent. (sourire) J’avoue cependant avoir le sentiment, la satisfaction d’avoir su répondre à l’attente du club.
Vous disputiez votre premier derby face à l’ASC ?
Oui, auparavant j’évoluais en Loire-Atlantique où j’ai successivement endossée les maillots de Rouans, Metallo Sport, Orvault puis le FC Nantes. Et pourquoi ce désir à vouloir chausser les crampons ? La réponse se révèle délicate excepté que j’appréciais dès mon plus jeune âge à taper dans le ballon en compagnie d’Emma, ma sœur jumelle. Un plaisir qui s’est rapidement métamorphosé en passion.
Comment cependant êtes vous arrivée à pousser la porte du FC Porto Portugais Amiens ?
Un peu par hasard. Actuellement en faculté de langue à Beauvais, afin d’y trouver je l’espère ma voie professionnelle, j’ai croisé le chemin de Clélia Dion, joueuse de l’ASBO. Courtisée par le FCPPA durant l’été, elle est donc à l’origine d’une entrevue avec Hacène Kichou, l’entraîneur de l’équipe fanion. Le projet formulé a retenu mon attention et voilà comment j’enfile dorénavant les gants à Amiens (rire) Même s’il m’arrive aussi, afin d’éviter trop de déplacements, de m’entraîner avec les masculins à Liancourt.
Votre but est de vous affirmer à ce poste ?
Évidemment. Mais l’esprit famille qui règne au sein de ce club a favorisé, encouragé un accord. Je m’y sens bien et j’affiche le souhait de me retrousser les manches afin de participer à l’opération maintien, l’objectif de cette saison. A ce jour, une concurrence saine est proposée avec Wassila Arhamouz.
Et vous l’avez brillamment fait dimanche…
Je persiste, ce probant résultat est l’œuvre de l’équipe. Si j’y ai contribué, j’en suis ravie néanmoins. Aujourd’hui, je suis fière d’avoir été de la partie, de cette rencontre où le score paraissait même, pour certains, scellé avant le coup d’envoi. Je ne vous dissimulerais pas avoir quelques appréhensions durant ce duel, la peur de cette faute de main qui anéanti les efforts des uns et des autres.
On vous sent impliquée, perfectionniste aussi.
Le poste de gardienne de but nécessite une permanente remise en question. La moindre hésitation est souvent aussitôt sanctionnée. Le sort d’une confrontation repose souvent sur nos épaules. D’ailleurs durant ce derby, j’ai bien failli m’incliner suite à une sortie un peu hasardeuse… Habile me semble-t-il dans les interventions aériennes, je n’hésite pas à m’improviser parfois libéro afin de prêter main forte et de proposer une relance avec ma « patte gauche ».
Votre préoccupation donc ?
Vivre de belles émotions, en faire partager également… C’est à mon sens le rôle de toute passionnée de ballon rond.
- Camille Martin, efficace également
Parfois pointée à l’index durant ce duel voire même décriée, son homologue de l’Amiens SC n’a cependant (pas) connue de cruelles désillusions. Et si elle admet s’être parfois retrouvée les « deux pieds dans la même chaussure à crampons » – au point même de glisser et de trébucher … – la prestation de Camille Martin se révèle être plus qu’honorable.
Efficace sur sa ligne, l’ex dernier rempart de l’AS Beauvais-Oise a certes pêché sur des quelques relances au pied mais de là à se faire taper sur le doigt, il y a un pas qu’il conviendrait à ne pas effectuer. D’autant qu’elle ne mérite pas d’être dans la ligne de mire.
Dans un rôle qui est dorénavant le sien depuis peu – « j’ai troqué ma panoplie d’attaquante pour celle de gardienne l’an passé » – Camille Martin doit encore s’affirmer. Une évidence pour une demoiselle qui néanmoins apparaît sur le bon chemin. Et semble trouver sa voie dans les bois.
Convaincue, consciente également de « devoir encore progresser », l’amiénoise se refusait à baisser les bras à la sortie des vestiaires. Perfectible et déterminé, relever ce challenge n’apparaît donc pas insurmontable.
Fabrice BINIEK
Crédit photo : Fabrice Biniek – GazetteSports
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