Karim Achour champion exemplaire, Hassan N’Dam champion déchu
Dans quelques jours, le comité de Picardie de boxe va se réunir, une dernière fois en assemblée générale dans la ville de son président André Martin, à Pierrefonds. La Picardie va intégrer la Ligue des Hauts de France avec sa cohorte de champions notamment Cedric Vitu et Karim Achour.
Ce dernier est entré dans la légende de la boxe française en ayant remporté pour la dixième fois le championnat de France des poids moyens. Samedi, à Blois, le Pontois a repoussé les assauts de son challenger Michel Mothmora. Les deux hommes se connaissent bien puisque cela faisait quatre fois qu’ils se rencontraient.
Quatre combats qui ont tous tourné à l’avantage du Picard.
Achour aura donc réussi un très bel exploit et à notre connaissance, dans toute l’histoire de la boxe, c’est bien la première fois qu’un boxeur remporte dix championnats de France. Et pourtant, rien n’aura été épargné à l’élève de Boggia.
Dans cette même catégorie des poids moyens, quelques heures après le sacre d’Achour, à des milliers de kilomètres, un autre Français disputait quant à lui un championnat du monde. Nous étions à Tokyo et le franco-Camerounais Hassan N’Dam défendait son titre face au redoutable Japonais, ex champion olympique, Ryota Murata.
Il s’agissait d’un combat revanche car la première opposition entre les deux hommes, le 20 mai à Tokyo, s’était soldée par une victoire du Français. Mais la décision avait été fortement contestée par la presse mais aussi le président de la WBA qui avait même suspendu deux des trois juges, un du Panama et l’autre du Canada. En boxe comme dans d’autres disciplines comme le patinage artistique, le jugement humain est évidemment parfois contesté. Mais ce 20 mai, ces deux juges avaient exagéré et privaient ainsi le Japonais d’un succès mérité. Et pourtant, Murata boxait à domicile.
Lors du combat revanche, ce dimanche, cette fois l’issue n’a fait aucun doute. Le Japonais a nettement dominé le Français qui, à l’appel du 7e round, est resté sur son tabouret. Véritable idole dans son pays, Murata a donc remis les choses en place.
Toujours à Tokyo, un deuxième Français disputait également un championnat du monde
Il s’agissait de Thomas Masson, originaire d’Arras et donc de cette région des Hauts de France qui possède beaucoup de champions. Pour le titre des poids mouches, Masson était aussi opposé à un Japonais Daigo Higa.
En dépit d’un palmarès vierge de toute défaite (13 victoires en autant de combats), trois fois champion d’Europe, Masson est absolument inconnu du grand public .. français et pourtant, il a eu cette chance inouïe de disputer un combat comptant pour le titre suprême d’une grande fédération mondiale.
Pourquoi ?
Tout simplement parce qu’il est dans les mains de Gérard Teysseron et ce dernier entretient les meilleures relations avec Sébastien Acaries, le promoteur parisien qui possède un carnet d’adresses très fourni. On le voit dans le monde de la boxe professionnelle, il est toujours bon d’avoir à ses côtés, un grand promoteur qui croit en vous. Cela a été la chance de Masson qui a saisi cette opportunité même s’il savait que ses chances étaient réduites.
Le boxeur d’Arras n’a pu l’emporter et il a même été battu avant la limite (c’était sa première défaite) mais à Arras on est fier de lui. Notamment ses copains du club de Futsal du Variété puisqu’outre la boxe, Masson aime le football.
Alors nous vient cette question : quand nos champions Picards tels Vitu, Achour, Duhaupas, auront aussi une chance mondiale ?
Lionel Herbet
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Crédit Photo : K.A. – Image d’archive