FOOTBALL – RC Strasbourg – Amiens SC : « Le véritable antagonisme est avec le FC Metz »
Alors que les retrouvailles entre Amiénois et Strasbourgeois, ce samedi à la Meinau, font déjà saliver les supporters picards, Luc Dreosto – journaliste à France Bleu Alsace – assure que ce match est abordé avec beaucoup de sérénité du côté alsacien pour qui la rivalité avec le FC Metz supplante toute autre inimité possible.
Comment jugez-vous le début de saison du RC Strasbourg ?
Le début de saison est encourageant. Ils ont perdu leur premier match à Lyon dans les grandes largeurs. Ils ont essayé de défendre sur ce match et je pense que c’est une équipe qui n’a pas les moyens pour le faire. Ensuite, la réaction fut très bonne contre Lille. Ils ont pris les Lillois à leur propre jeu, à savoir celui du pressing. Ils ont fait un très bon match et auraient mérité de marquer avant même l’expulsion de Maignan. A Montpellier, le nul était logique. Ils ont fait une bonne première mi-temps avant de souffrir en seconde période. En finalité, c’était un bon point de pris. Enfin, ils ont réalisé une très bonne heure de jeu à Guingamp où ils touchent trois fois les montants. Ils méritaient clairement mieux et le match aurait pu basculer autrement sans la malchance. Prendre quatre points avec trois déplacements en quatre matches, le bilan est correct d’autant qu’il aurait mérité d’être meilleur.
Strasbourg a résolu une certaine anomalie en retrouvant la Ligue 1 après neuf ans d’absence…
C’est une belle résurrection. Ils étaient encore en CFA2 en 2011, c’est donc assez impressionnant. Le club a la chance d’avoir un président, Mark Keller, qui a la tête sur les épaules. Il a fait du très bon boulot depuis qu’il est arrivé au club. Cependant, il ne faut pas oublier que le club a aussi été sauvé in-extremis avec l’affaire Luzenac. Strasbourg a été maintenu en National alors qu’il devait descendre. C’est un véritable tournant. Derrière, le club parvient à monter en Ligue 2 et Thierry Laurey a ensuite fait du bon travail. L’équipe n’était certainement pas supérieure aux autres mais elle avait un très bon état d’esprit. Il a su optimiser les forces de l’équipe. Depuis, l’engouement autour du club est quasiment sans précédent. A l’exception des années 1970, où le club a été champion de France avec de nombreux Alsaciens dans l’équipe, il n’y avait pas eu autant de passion. Le club a même explosé le nombre d’abonnés (ndlr : 15 650 abonnés). Une nouvelle génération de supporters découvre également l’élite cette saison.
Alors qu’un certain antagonisme entre Amiens et Strasbourg se développe en Picardie, celui-ci est-il également perceptible en Alsace ?
Honnêtement, le match d’Amiens est uniquement un match à gagner parce que les deux équipes jouent le même championnat, celui des petits. Certes, les supporters se souviennent du but de Kamara dans les dernières secondes du temps additionnel et du geste de ce même Kamara contre Seka, l’an dernier. Cependant, ce n’est pas un match attendu par les supporters du Racing pour qui le véritable antagonisme est avec le FC Metz. Les faits de jeu des dernières années ne contribuent pas à créer une réelle rivalité au niveau des supporters. Il y a également un certain antagonisme, plus historique, avec les Girondins de Bordeaux.
Néanmoins, les derniers Amiens-Strasbourg ont été particulièrement tendus…
S’il n’y avait pas eu de montée de Strasbourg après le but de Kamara, les choses seraient peut-être différentes. Les joueurs n’ont pas été traumatisés parce qu’ils ont obtenu la montée la semaine suivante à Belfort. Des joueurs comme Grimm et Seka qui ont vécu ces derniers matches auront peut-être un surcroit de motivation mais il ne devrait y avoir que deux ou trois joueurs de la saison passée sur la pelouse, demain. Ce sera différent de la saison dernière.
Globalement, comment est perçu le parcours inattendu d’Amiens ces deux dernières années ?
Thierry Laurey évoque régulièrement la qualité du travail de Christophe Pelissier. Il trouve admirable ce que réalise Amiens depuis deux ans. C’est un bel exploit pour un club au budget et aux moyens limités. Il y a beaucoup de respect et une certaine forme d’admiration pour le travail réalisé.
Un pronostic…
2-1 pour Strasbourg.
Propos recueillis par Romain PECHON
FOOTBALL – Jordan Lefort : « Nice, une forme de match référence »