FOOTBALL – Julien Ielsch : « On s’est enfin dépucelés »
Titulaire pour la deuxième rencontre consécutive, Julien Ielsch a livré une très belle copie à un inhabituel poste de milieu gauche lors de la victoire d’Amiens face à Nice (3-0). A l’image de sa formation, le joueur de 34 ans pourrait bien avoir lancé sa saison lors de ce succès plein de maîtrise.
Quelle victoire…
C’était excitant, ce genre de match fait du bien. Je pense que tout le monde a pris son pied, ce soir. Que ce soit les joueurs, les supporters en tribune, c’est une soirée réussie pour tout le monde. On a mis les bons ingrédients d’entrée de jeu. Sachant qu’ils ont joué mardi, il fallait les étouffer d’entrée, nous avons su le faire.
On a retrouvé les valeurs qui ont fait la force de l’Amiens SC la saison dernière…
Oui mais je pense qu’à un moment donné il faut passer à autre chose. Une nouvelle saison a commencé, de nouveaux joueurs sont arrivés. Cependant, je pense qu’il faut perpétuer le fameux ADN qui était le nôtre sur ces deux dernières saisons. Il faut qu’il soit présent partout dans le club, l’envie de réussir ensemble ne peut faire que du bien à tous les étages du club.
Aviez-vous des choses à prouver ?
Oui, bien sûr. Jusqu’ici, on passait un peu pour la risée du championnat, tout le monde nous voyait déjà au fond de la gamelle. On leur a donné plus ou moins raison sur les trois premières journées même si je pense que le contenu était plutôt cohérent. Néanmoins, quand on prend zéro point et qu’on a moins sept de différence de buts, on ne peut pas dire que l’on fait des bons matches. Il faut savoir être lucide. Maintenant, nous n’avons pas fait un match extraordinaire non plus, ce soir. Nous avons été dans nos valeurs, cohérents dans ce que nous avons fait. On a fait du Amiens.
Cela change beaucoup de choses ce premier succès ?
J’espère que tout le monde a pris conscience que l’on pouvait réussir certaines choses. A nous de poursuivre dans ce sens. C’était important d’enfin débuter cette saison. On s’est enfin dépucelés en Ligue 1. On peut faire les choses comme tout le monde, il n’y a pas de complexe à avoir. On a joué de grosses écuries depuis le début du championnat. On nous a dit qu’Angers serait un match facile mais c’est sans doute une des équipes les plus difficiles à jouer en Ligue 1. Enfin, nous avons notre match référence sur lequel nous pouvons nous appuyer pour le reste de la saison.
Un match référence contre un adversaire de prestige comme l’OGC Nice…
Cela aurait pu être contre Angers. Il nous fallait un match référence. Il y a effectivement des mecs qui sont venus avec une classe internationale dans un stade pourri après avoir perdu contre Naples. Psychologiquement, il n’était pas là mais le but du jeu n’était pas de savoir si Nice était bien ou pas, c’était de savoir si Amiens était capable de refaire du Amiens. On peut donc être fier de nous parce qu’on a mis les ingrédients qu’il fallait.
Avez-vous, malgré tout, le sentiment que Nice n’était pas totalement impliqué sur ce match ?
Je m’en fiche des autres. S’ils n’étaient pas là, tant pis pour eux et tant mieux pour nous. Après que Sneijder ou je ne sais pas qui n’avait pas envie de jouer, cela ne change rien. Nous avions envie de prouver que nous étions au niveau.
Personnellement, vous parvenez à vous hisser au niveau nécessaire pour jouer en Ligue 1…
Je prouve juste que j’ai envie de jouer au football et que je ne lâcherai rien jusqu’au bout. Je n’ai pas de complexe à avoir, je m’éclate dans cette équipe. Je cours, je fais des passes, je cours, je cours, je cours. Je crois que je vais finir par me mettre à l’athlétisme. J’adore ce sport.
Les commentaires négatifs après les trois premiers matches vous ont-ils vexés ?
Je les écoute mais je me dis que je jouais contre Epinal et Avranches il y a treize mois de cela. Je me dis qu’on a quand même fait un bon boulot tous ensemble. Les gens parlent sur nous mais nous savons ce que l’on doit faire. Maintenant, l’Amiens SC va jouer une saison en Ligue 1 et on pourra dire tout et n’importe quoi sur ce club et cette équipe mais au sein de l’effectif nous n’allons rien lâcher jusqu’à la dernière journée.
Propos recueillis par Romain PECHON