Floriane Bormans, Madame ballon au poing
Voilà une jeune femme (35 ans) qui est allée au-delà des préjugés parfois déplacés et rencontrés dans le ballon au poing. Floriane Bormans en a entendu de ce genre de réflexions « qu’une femme n’avait rien à faire dans le ballon au poing ».
Faire la place aux femmes
Sport toujours considéré comme très masculin, le ballon au poing éprouve certaines difficultés à faire sa révolution. Les femmes n’ont toujours pas la partie belle et, bien souvent, notamment chez les jeunes, si une fille joue, c’est parce qu’il manque un garçon pour arriver à six joueurs. Mais notre Floriane Bormans est tenace et elle a fait sa place. Aujourd’hui, elle est reconnue comme non seulement une joueuse, ancienne arbitre mais aussi et c’est le plus important, en tant que secrétaire générale de la Fédération française. Elle est la plus proche collaboratrice du président Michel Letesse, lui aussi élu en fin d’année 2016.
Nul doute que le premier dimanche de septembre, lors des finales de la coupe de France à la Hotoie, la présence de Floriane Bormans aux côtés de Michel Letesse, fera plaisir à la Ministre des Sports Laura Flessel. Pensez, une femme à ce niveau, ce n’est pas fréquent de nos jours. Floriane Bormans s’est toujours accrochée et ce, dès sa prime jeunesse puisqu’elle a commencé à frapper dans le ballon dès l’âge de six ans. Aujourd’hui et en dépit de ses responsabilités fédérales, elle continue de se faire plaisir sur les terrains, dans cette équipe de Toutencourt senior.
Un parcours atypique
Mais son titre de gloire, c’est celui d’être parvenue à se faire élire, royalement si l’on peut dire, au sein du bureau fédéral de la FFBP. Elle travaille aux côtés de Michel Letesse, le nouveau président. Le 15 août, à la Hotoie, nous l’avons vu officier notamment dans les tirages des rencontres ou dialoguer avec les dirigeants. En moins d’un an, elle s’est installée solidement à son poste de secrétaire générale. Ce 15 août, sur le podium où les personnalités de tous bords, sportives ou non ont l’habitude de se retrouver, elle nous a retracé son parcours.
Un parcours exclusivement axé autour du ballon au poing. A part son travail d’éducatrice à l’Aide à l’Enfance à Rivery, elle vit 24 heures sur 24 pour le ballon au poing. Elle n’a pas de petit copain mais si un jour cela devait lui arriver, il faudra que ce garçon soit issu du ballon au poing ou du moins qu’il s’adonne à ce sport. Floriane arrive en tout cas à concilier son emploi et sa passion. « Depuis toute petite, j’ai toujours joué au ballon au poing. Et je continue à jouer dans une équipe mixte à Toutencourt dans laquelle, sur six, nous ne sommes que deux féminines. »
Une bénévole acharnée
« Je suis très heureuse de pouvoir apporter mon appui à ce sport. Nous ne sommes pas beaucoup de femmes. Evidemment, sur un terrain, nous sommes plus tactiques que physiques. Nous n’avons pas la même puissance qu’un homme. Je joue basse-volée et bien sûr que je ne serai jamais foncier. L’hiver, comme les hommes, nous jouons en salle. » Quant à sa présence au sein de la Fédération, elle est fière d’être une bénévole. « Il fallait un nouveau comité et je voulais voir de l’intérieur comment cela se passait. Nous étions je crois 28 candidats et je me suis retrouvée en quatrième position. Mon but est de maintenir ce sport et même de le développer. Je donne beaucoup de mon temps et de ma personne. Mais le jour où je ne serais plus efficace à ce poste alors je laisserai ma place volontiers. »
Enfin, Floriane a le sentiment qu’elle accomplit le travail d’un salarié comme cela se produisait voici encore quelques années. Mais on sait que la FFBP a dû aller devant les tribunaux, le salarié de l’époque ayant attaqué sa fédération. Alors, pour l’heure, la Fédération se débrouille seule avec des bénévoles exclusivement et ma foi, cela ne marche pas trop mal. C’est cela la fierté de Floriane Bormans. « Je suis fière d’être à la Fédération », conclut cette passionnée qui, outre le ballon au poing, est aussi pompier bénévole évidemment.
Lionel HERBET