CYCLISME : La popularité ne s’explique pas
Nous l’avons mentionné et regretté lors d’un précédent article. Le vainqueur du Tour de France Chris Froome a, parfois, été sifflé aussi bien durant les étapes qu’au départ du Tour de France, comme cela est arrivé à l’occasion du contre-la-montre à Marseille.
Froome sifflé par un public chauvin, cela peut se comprendre par la présence parmi les favoris de coureurs français tels que Romain Bardet et Warren Barguil. Le troisième du Tour a – du reste – déploré le comportement d’une partie du public français. De son côté, Chris Froome a été pour le moins d’une grande correction, en ce sens qu’il ne s’est pas plaint de son sort. Du moins sur le territoire français.
Toutefois, le champion britannique a commencé, comme le veut la tradition, une série de critériums. Non pas en France mais en Belgique, véritable terre du cyclisme, et le langage de Froome a quelque peu changé. Il a stigmatisé l’attitude de ces supporters français qui l’ont sifflé et souligné que la Belgique reconnaissait ses mérites et que, dans ce pays, le cyclisme était roi.
Tout cela pour évoquer le problème de la popularité dans le cyclisme. Ne revenons pas à cette époque des années 60-70 lorsque la France se divisait entre Anquetil et Poulidor. Ce dernier jouissait d’une énorme popularité qui n’a jamais été égalée depuis, sauf peut-être par un certain Richard Virenque.
La popularité ne s’explique pas, répétons-nous. C’est comme ça. Le public français savait pourtant que le coureur de Festina ne marchait pas à l’eau claire. Qu’importe. Virenque offrait du spectacle dans la montagne et déchainait les passions. Pour notre part, nous l’avons vu gagner en solitaire une étape du Tour de France au Mont Ventoux en 2002, à une période où il était redevenu clair.
Romain Bardet est également très populaire mais les raisons sont évidemment différentes par rapport à Virenque. C’est parce que le public de l’Hexagone attend avec impatience un successeur à Bernard Hinault, dernier vainqueur français du Tour en 1985. Alors Romain Bardet sait que toute la France compte sur lui. 2018 le verra donc au départ du Tour avec surement pour adversaires Froome et d’autres.
La popularité de l’Auvergnat va augmenter encore et on se demande alors si ses épaules seront assez solides pour soutenir cette formidable pression qui s’appelle… la popularité.
Lionel HERBET