FOOTBALL – Mickaël Despois : « Si j’ai la possibilité d’aller jouer au-dessus… »
Meilleur buteur du club avec treize buts inscrits cette saison, Mickaël Despois a été l’un des principaux artisans du maintien de l’AC Amiens en CFA. S’il n’écarte pas la possibilité de poursuivre l’aventure avec son club de cœur, l’ancien pensionnaire du centre de formation de l’Amiens SC garde également un œil attentif sur les sollicitations provenant des clubs de National.
Vous vous êtes inclinés pour votre dernier match à domicile (NDLR 0-1 face à Lille). Vous aviez très certainement rêvé d’une tout autre sortie…
C’est dommageable. Même si le maintien était acquis, nous jouions à domicile, face à une belle équipe de Lille, il faisait beau et il y avait du public, toutes les conditions étaient remplies pour faire un bon match. Malheureusement, nous n’avons pas réussi à le faire parce que la motivation était certainement moindre par rapport au reste de la saison. Cela reste une déception.
La saison n’a pas été de tout repos. Cela explique-t-il ce relâchement de fin de saison ?
Avant la trêve hivernale, nous étions bien, on venait d’enchaîner trois victoires consécutives. Nous sommes un peu revenus sur les talons, nous avons enchainé sept matches sans victoire. C’était vraiment dur sur le plan mental, le coach était très présent, mais nous n’arrivions pas à expliquer ces mauvais résultats. On faisait de bonnes semaines d’entraînement, mais on ne transposait pas cela le week-end.
Vous n’avez pas identifié les causes de cette irrégularité ?
Très franchement, je ne sais pas si le fait de faire une bonne série avant la trêve nous a amenés à nous prendre pour d’autres joueurs en pensant que le maintien serait facilement acquis. Quand on fait le bilan des matches perdus, nous nous sommes inclinés contre tous les concurrents au maintien, ce n’est pas acceptable.
Pour autant, vous avez toujours su relever la tête…
Cette saison est à l’image du coach, c’est une personne qui ne lâche jamais et il a su insuffler cet état d’esprit à l’équipe. Ensuite, on avait un groupe soudé malgré les temps difficiles. Ce n’est pas toujours évident de revenir à l’entraînement le lundi matin quand on s’incline le samedi soir. Le groupe n’a jamais lâché, on a continué à travailler parce que l’on savait que les qualités individuelles étaient réelles. On savait que si on mettait le bleu de chauffe, on finirait par se sauver. À un moment donné, le coach ne faisait plus de causerie d’avant-match, il nous laissait plus autonomes, face à nos responsabilités. On a toujours été conscients de la situation, on ne voulait pas que notre nom soit associé à une descente.
Cela a renforcé les liens au sein du groupe…
Les anciens comme Habib Bellaïd, Belkacem Zobiri ou Victor Samb ont pris la parole. En ce qui me concerne, ce n’est pas vraiment dans ma nature. Les jeunes ont été à l’écoute, l’alchimie au sein du groupe était bonne et cela a fini par payer. Amiens-Nord est mon club de cœur, je ne voulais pas qu’il descende en CFA2. Je suis né au quartier, tous mes amis habitent au quartier. Quand on perd, quand une série négative s’installe, on rencontre des personnes qui nous parlent tout le temps des performances de l’équipe. Beaucoup pensaient que l’on allait descendre, je suis content d’avoir eu raison en leur affirmant le contraire tout au long de la saison. Après, je sais que certaines personnes espéraient que le club descende en CFA2.
C’est difficile d’exister à côté de l’Amiens SC qui a réalisé une excellente saison en Ligue 2 ?
On ne se compare pas à eux. Il y a un réel fossé entre les deux clubs. À titre personnel, je suis content pour l’Amiens SC, j’ai été formé là-bas, je ne leur souhaite que du bien. J’espère sincèrement qu’ils décrocheront la montée. Ensuite, je pense qu’ils devraient s’associer davantage. Par exemple, j’ai été formé à l’Amiens SC et aujourd’hui je joue à l’AC Amiens. Certains joueurs n’ayant pu leur place là-bas pourraient ensuite venir jouer à Amiens-Nord. Il y a déjà eu un rapprochement depuis l’arrivée de Christophe Pelissier, on rejoue des matches amicaux face à eux. Cela faisait des années que ça ne se faisait plus. C’est important de renforcer les liens entre deux clubs de la même ville. Nous avons tout intérêt, comme l’ensemble de la ville d’Amiens, de voir l’Amiens SC évoluer en Ligue 1 la saison prochaine. Aujourd’hui, c’est tout à fait normal que l’on parle davantage d’eux que de nous.
À titre personnel, cette saison est plutôt réussie…
Le coach m’a mis à un poste assez nouveau pour moi, celui de relayeur dans un milieu à trois. J’ai eu la chance d’enchaîner les buts (NDLR Treize), cela fait plaisir d’un point de vue personnel. Je ne suis pas seul pour les marquer, mes coéquipiers me mettent dans des conditions idéales. Sur le plan individuel, je suis satisfait de ma saison même si on peut toujours mieux faire.
Vous avez également évolué dans une position plus avancée après le retour de Sagouti. Avez-vous une préférence ?
Je prends beaucoup de plaisir dans le milieu à trois parce que je touche plus de ballon. Cependant, je n’ai pas de préférence. Il a fallu changer de système, je me suis bien adapté, cela a bien marché. Je voulais aussi tirer mon chapeau à Belkacem Zobiri. C’est aussi grâce à lui si j’ai réalisé une bonne saison. C’est un vrai professionnel, il fait un nombre de kilomètres hallucinant sur le terrain. C’est extrêmement plaisant de jouer avec lui. Il use les défenseurs, il n’est pas avare en efforts. Il est à l’origine de plusieurs de mes buts et, sur le plan humain, c’est vraiment un mec bien. C’est le premier défenseur de l’équipe. On parle souvent de son nombre de buts, parce que c’est la première chose que l’on demande à un attaquant, mais il faut aussi voir les efforts qu’il peut faire pour le collectif. C’est un joueur très important au sein du collectif.
Avez-vous des sollicitations d’autres clubs ?
Je ne vais pas vous le cacher, il y a des clubs qui ont sollicité mon agent récemment. Si j’ai la possibilité d’aller jouer au-dessus (NDLR En National), je ne vais pas hésiter une seule seconde. Quoi qu’il en soit, j’en parlerai avec le coach. Après, si c’est partir pour un autre club de CFA, je ne le ferai pas, je préfère jouer pour le club de mon quartier. J’ai déjà eu quelques contacts durant la trêve hivernale, mais, par respect pour le club, on n’a pas avancé les discussions. Aujourd’hui, il n’y a rien de fait et j’ai déjà eu énormément de contacts téléphoniques qui n’ont débouché sur rien. Je ferai le point avec mon agent après le dernier match de la saison.
Propos recueillis par Romain PECHON
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