BOXE – Frédéric Grenon : « La boxe ressemble à la danse »

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BOXE – Frédéric Grenon : « La boxe ressemble à la danse »

Une visite l’autre jour à la salle de la Veillère à Amiens, 48 heures après le combat de Manuella Kot Atour à Saint Quentin avec qui nous avions pris contact. Le succès est spectaculaire. On note la présence d’une quarantaine de boxeurs, garçons et filles. Tout ce petit monde s’échauffe. Les gestes sont rythmés et malheur à celui qui ne suit pas la cadence. Il y a dans cet échauffement, un côté discipline, quasiment militaire. Ensuite, ce petit monde se retrouve  sur le ring où va se dérouler un travail avec gants.. A ce moment, nous sommes assez loin de l’Aéroboxe car le maître des lieux à ce niveau, Frédéric Grenon, est au repos.

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Une carrière de boxeur

Au club, Frédéric Grenon donne un coup de main à Jérôme Fouache mais son domaine, c’est  surtout l’Aéroboxe. Voici trois ans, nous avions déjà consacré un article à cette spécialité qui prend de plus en  plus d’importance dans les milieux pugilistiques. Mais depuis est passée la réussite de nos amateurs aux Jeux de Rio avec de belles médailles. Ce jour-là, Jérôme Fouache a pris les choses en main. Il  enseigne lui la boxe, la vraie. Il escalade le ring et entraîne celle qui deviendra peut-être l’idole de la boxe amiénoise : Manuella Kot Atour. Nous y reviendrons car les échanges sont spectaculaires. Il n’y a pas de cadeau sur le ring. Jérôme Fouache a encore la pêche. Il a dépassé la quarantaine mais il bouge sur le ring et surtout il frappe. Il a l’œil mais Manuella encaisse bien les coups décochés sans retenue au corps et au visage. Les pratiquantes de la Veillère connaissent bien Frédéric Grenon mais ils oublient, en général, que ce garçon fut dans les années 90, un honorable professionnel.

A cette époque, le club s’appelait Amiénois Boxing Club et le président était Jean-Paul Leriche. A ses débuts en 1984, Frédéric s’était lié avec Jean Ramon, excellent professionnel des années 60. Très tôt, Frédéric Grenon démontrait qu’il avait du talent. Il avait 16 ans lorsqu’il devenait le plus jeune champion de Picardie, après six mois de pratique et seulement quatre victoires. On peut dire que cette période reste, encore aujourd’hui, comme une des plus belles de la boxe d’Amiens. Rappelons aussi qu’il y avait avec Grenon, des garçons de qualité tels Thierry Jacob, Jean-Michel Loir, Bruno Demoucron. Après avoir disputé 20 combats victorieux, Frédéric Grenon devait passer chez les indépendants puis dans les rangs professionnels. Mais à cette époque, Frédéric devait également travailler en tant qu’employé intérimaire chez Veglia… la nuit.

« C’est une vraie chorégraphie »

On comprend que dans ces conditions,  la carrière de Frédéric ait été plus ou moins freinée. Néanmoins, il remportait des combats significatifs contre Jérôme Vilmain, Bernard Dubordieu, Jacky Gros, etc. Mais tout a une fin et l’Amiénois devait ranger les gants de compétition, sans pour autant abandonner son sport favori. A son palmarès, 33 combats ce qui n’est pas mal du tout. Certes, Frédéric n’a jamais décroché la Lune mais peut-être qu’en ayant bénéficié d’un emploi plus en conformité, il aurait fait mieux. Un jour, il nous a dit : « Prendre des coups n’est pas une nourriture ». Et de poursuivre : « La boxe ressemble à la danse.  C’est une vraie chorégraphie. On travaille tous les muscles du corps en musique. Les gestes sont rythmés ». La boxe sur un ring, c’est parfois de la danse sans la musique bien sûr. Rappelons-nous, les anciens, ce que faisait sur un ring le grand Mohamed Ali. Il dansait et achevait ses adversaires qui s’écroulaient et qui étaient comptés beaucoup plus qu’au-delà des dix secondes.

Lionel HERBET

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Publié par La Rédaction

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