BOXE : Les boxeurs picards pas suffisamment aidés
Quitte à nous répéter une fois de plus. La boxe picarde se porte très bien au niveau professionnel.
Malheureusement, le plus souvent, nos meilleurs pugilistes sont contraints de se produire hors leur région voire même la France tout simplement.
Pourquoi ?
La raison est simple.
Elle est d’ordre financier.
Que notre Picard soit tenant d’un titre ou challenger, il faut en passer parce qu’on appelle les enchères.
Avant un combat officiel, les deux camps mettent sur la table une certaine somme d’argent. Et l’organisateur qui se montre le plus prodigue, a ensuite le droit d’organiser le championnat.
Imaginons un Espagnol ou un Italien boxer pour un titre européen face à un Français, vous devinez facilement qu’il sera, inconsciemment ou pas, avantagé par l’environnement, voire tout simplement l’arbitrage.
Le dernier exemple est celui de Guillaume Frénois, ce boxeur oh combien méritant, champion d’Europe des super-plumes. Son challenger officiel est l’Espagnol Juli Giner dont le promoteur a mis sur la table, plus d’argent, soit environ une somme de 40.000 euros.
En l’occurrence, le clan espagnol s’est d’autant plus facilement imposé dans ce match des enchères que du côté Frénois, il n’y avait personne.
Guillaume Frénois est né à Saint Quentin, ville aimant la boxe mais et c’est vraiment dommage, aucun organisateur s’est installé dans la concurrence.
Guillaume Frénois doit être écoeuré et on le comprend.
Le cas du poids lourd Johann Duhaupas est quasiment identique sauf et il faut être honnête, même s’il le voulait, aucun organisateur picard n’est en mesure de rivaliser avec un adversaire. Parce qu’un combat de poids lourd coûte beaucoup plus cher qu’un léger ou un plume.
C’est bien simple. Pour qu’un combat de Duhaupas soit rentable, il faudrait le faire à la Licorne à Amiens et que le stade soit plein.
Quand on pense que ces prochains jours, Vladimir Klitschko va boxer devant 80.000 spectateurs payants à Wembley, on mesure la différence qui existe entre la France et l’Angleterre.
Amiens a la chance de posséder un champion du monde.
Certes, Christopher Sebire est champion dans une catégorie qu’on peut considérer comme mineure mais lorsqu’il a été décidé de faire venir en octobre dernier, au Cirque d’Amiens, l’Argentin Coggi et son clan, il a quand même fallu débourser beaucoup d’argent.
On le voit. Pour briller aujourd’hui, un boxeur picard doit être très fort sur le ring mais aussi qu’il ait derrière lui, toute une équipe qui sera en mesure de le faire boxer chez lui, devant ses supporters.
Lionel Herbet