FOOTBALL : Un mois capital pour l’Amiens SC
Trublion du championnat de France de Ligue 2, l’Amiens SC, cinquième après vingt-sept journées, aborde un mois de mars particulièrement alléchant et potentiellement périlleux. Abordable sur le papier, avec deux équipes de la deuxième partie de tableau, il pourrait tout aussi bien affirmer ou hypothéquer les espoirs de montée de l’Amiens SC.
Trouver la solution face aux blocs bas
De Troyes à Clermont, en passant par Bourg-en-Bresse et le Red Star, les Amiénois vont donc affronter des équipes jouant leur place dans le monde professionnel ou bien la montée en Ligue 1. La bataille s’annonce ainsi âpre et non moins acharnée. Le maintien acquis, l’enjeu est désormais de passer le mois de mars sans encombre afin de continuer à rêver de la plus belle des destinées, une montée en Ligue 1. « L’entraîneur nous a prévenus, ils vont essayer de défendre bas et de nous prendre en contres, confie Harrison Manzala. Il est indispensable de ne pas reproduire les mêmes erreurs que face à Nîmes ou Orléans. Il faut être plus concentrés dans les moments clés et sur l’ensemble de la rencontre et surtout ne pas faire d’erreur dans les zones où les erreurs se payent cash. » Et pour cause, les Amiénois sont désormais attendus et même craints par leurs adversaires.
D’abord petit promu cantonné à la course au maintien, l’Amiens SC a rapidement acquis le statut de formation dont tout le monde se méfie. Si bien que la majorité des équipes a fait le choix de s’adapter, ce qui a pour effet de complexifier la tâche des hommes de Christophe Pelissier. « Face à un bloc bas, il faut avoir beaucoup de justesse technique et de mouvements, de l’intelligence sur le positionnement afin de reprendre les nombreux centres, analyse l’entraîneur samarien. Il faut être bon dans le jeu entre les lignes et sur les côtés ». Autant de secteurs dans lesquels les coéquipiers de Bakaye Dibassy sont défaillants ces derniers temps. Si bien que certains joueurs donnent même le sentiment de vouloir sortir du collectif pour forcer la décision. « Nous avons trop cherché la solution individuelle, confirme Christophe Pelissier. L’erreur est de penser que chacun peut sauver la patrie alors qu’il faut en faire davantage collectivement. »
Pas de pression, encore moins de relâchement
« Je ne trouve pas que nous ayons péché par excès d’individualisme, réfute Bakaye Dibassy. Nous continuons à proposer des centres et à combiner pour trouver la solution de manière collective. » Socle autour duquel l’Amiens SC a construit son succès, cette unité collective sera, quoi qu’on en dise, la clé pour rester dans la course jusqu’au sprint final. Pour autant, l’Amiens SC n’est pas à l’abri d’un essoufflement, aussi bien physique que mental. « Actuellement, il n’y a rien qui prouve cela, nous avons juste perdu un match après une série de trois rencontres consécutives sans défaite, rappelle le latéral gauche amiénois. Il ne faut donc pas se montrer alarmiste. Bien que nous ayons encaissé deux buts, je ne suis pas d’accord sur l’idée d’un relâchement de la part de l’équipe. Nous avons pris la situation en main, mais nous avons manqué de réussite et surtout fait les mauvais choix dans la zone de vérité. »
Quant à une hypothétique pression engendrée par les bonnes performances de l’équipe, Harrison Manzala n’y croit pas du tout. « Nous sommes dans une position favorable. Etre aussi bien classés au début du mois de mars libère au contraire de la pression, nous jouons chaque match totalement libérés. » C’est donc avec cet état d’esprit et la volonté de rebondir que l’Amiens SC aborde le déplacement à Troyes, ce samedi. « Nous avons déjà perdu plusieurs matches (ndlr : sept défaites depuis le début de saison) et nous avons rebondi à chaque fois. Quand on commence une saison, on sait pertinemment que l’on va perdre des matches, dédramatise Bakaye Dibassy. Troyes est une équipe joueuse et qui nous a causé du tort au match aller. Après, il y a des profils d’équipes qui nous sourient plus que d’autres. »
Soigner les entames de match
Si la rencontre s’annonce effectivement plus ouverte que face à Orléans, les Picards devront avant tout réussir l’entame de match, leur péché mignon du moment, s’ils veulent revenir de leur déplacement dans l’Aube avec un minimum de points. Toujours privé d’Aboubakar Kamara, qui purgera son troisième de ses quatre matches de suspension, et de Guessouma Fofana, absent pour accumulation d’avertissements, l’Amiens SC pourra compter sur le retour de son capitaine et métronome, Thomas Monconduit. Un renfort de choix tant ce dernier est indispensable au bon équilibre défensif et à la construction offensive de son équipe. Un élément qui prouve également que les Amiénois devront passer entre les gouttes des blessures, si ces derniers désirent toujours être dans la course à la montée à fin du mois de mars. Car, comme le veut l’adage, si la montée ne se gagne pas au tournant de l’hiver, elle peut très bien être déjà perdue à l’arrivée du printemps.
Romain PECHON
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