HISTOIRE – Marie Collonvillé : On l’appelait Madame Courage

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HISTOIRE – Marie Collonvillé : On l’appelait Madame Courage

Aujourd’hui, Stella Akakpo est fière de défendre les couleurs de l’Amiens Université Club. Toutefois, elle n’est pas la première à utiliser ces mots puisqu’avant elle, Fabe Dia et Marie Collonvillé ont été également fières de porter le maillot du club cher à Bruno Dhilly et dont nous ne répéterons jamais assez, combien il a fait, pour l’athlétisme picard.

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Une Picarde de souche

Intéressons-nous à Marie Collonvillé qui file vers sa 44e année (elle est née le 23 septembre 1973 à Amiens) et qui a participé à deux Jeux Olympiques, à Athènes en 2004 et à Pékin en 2008. Nous retenons de Marie Collonvillé cette volonté de franchir les obstacles et de relever tous les défis. Ainsi, prenons un seul exemple : Marie mesurait 1m63 ce qui ne l’a pas empêché de franchir une barre à 1m94. Dans notre livre La Somme des Olympiques, que nous avions écrit avant les Jeux de Londres en 2012, nous accordions une place de choix à Marie Collonvillé, une vraie Picarde puisque née dans un petit village près de Conty, à Monsures.

Son père avait été du reste le maire du village. Petite, Marie avait donc décidé de pratiquer le saut en hauteur. Menue, elle allait faire de l’heptathlon et devait être plus tard, la première femme à s’aligner sur le décathlon et à battre le record du monde (officieux) avec 8150 points. Le décathlon n’était pas reconnu par la Fédération internationale. Ainsi est née cette réputation et ce surnom, tout à fait mérité de Madame Courage.

L’injustice Atlanta

A un certain moment de sa carrière, Marie est allée dans le Midi à Boulouris et elle a alors découvert qu’elle ne se blessait plus. Mais il est vrai qu’au CREPS de Boulouris, son emploi du temps était axé sur l’athlétisme et sa préparation pour les grandes échéances mondiales. Marie a participé aux Jeux d’Athènes et de Pékin mais, logiquement, elle aurait dû en disputer deux autres. Elle aurait été alors la Picarde qui serait devenue la recordwoman des sélections  pour les J.O.

En effet, en 1996, le Ministre des Sports, ancien champion olympique du 110m haies Guy Drut, la priva de sélection pour la simple raison qu’elle avait certes réalisé les minima mais après la période de clôture. Marie en éprouva et avec elle tous ses supporters, un sentiment d’injustice. En 2000 pour Sydney, Marie se blessait et elle ne put réaliser les minima. En 2004 à Athènes, Marie prenait la 7e place avec 6279 points, un an après s’être fracturé le péroné.

Une reconversion loin du sport

« A ces Jeux d’Athènes, je suis restée du début jusqu’à la fin et j’ai donc pu assister à la cérémonie d’ouverture puis de clôture, nous avait-elle déclaré. Les Grecs ont été très accueillants mais je n’ai pas ressenti d’ambiance au niveau du club France dans le village olympique. Sur le plan sportif, j’ai été satisfaite d’être finaliste et j’aurais même pu monter sur le podium ». Quatre ans plus tard à Pékin, Marie fut la seule sélectionnée de la Somme. Elle terminait 13e et eut du mal à digérer le décalage horaire.

Sur les Jeux Olympiques, Marie était catégorique : « Pour moi, les Jeux, c’est l’aboutissement. J’en avais fait mon objectif depuis que toute jeune avec mon père, j’avais pu courir sur la piste  du stade d’Olympie à l’endroit même où il y a  2 000 ans, on disputait déjà les Jeux. » Depuis, Marie a disparu de l’actualité sportive et se consacre à son activité professionnelle. Enfin, pour revenir à ce formidable trio de l’Amiens UC Fabe Dia, Marie Collonvillé  et Stella Akakpo, ces trois athlètes ont donné, un jour, le coup d’envoi d’un match de l’Amiens SC à la Licorne.

Lionel HERBET

Publié par Lionel Herbet

Journaliste historique du sport Picard et Amiénois. Lionel est la mémoire des plus grands exploits sportifs de la région.