BASKET-BALL – Franck Haleine : « Perdre contre Amiens serait une contre-performance »
Entraîneur de l’ESCLMSBB, Franck Haleine aborde la rencontre contre l’ASCBB avec beaucoup de sérénité et l’ambition de conserver l’invincibilité de son équipe. Si bien que l’entraîneur du leader de la poule G de Nationale 3 ne veut pas parler de derby, appréhendant uniquement la rencontre comme un match à ne pas perdre si son équipe veut prétendre à jouer les premiers rôles et la montée.
Comment jugez-vous le début de saison de votre équipe ?
Pas terrible (rires). Très bien, je suis satisfait de ce début de saison, en même temps j’avais eu une discussion avec les joueurs, nous nous étions fixés un objectif, celui de gagner les huit premiers matches de la saison. Par contre, ce n’était pas l’ambition des membres du bureau, eux voulaient seulement faire mieux que l’an passé (6e). Nous avons donc recruté un petit peu, pour parvenir à cette finalité, en gardant toutefois le 5 majeur de l’an dernier.
Quel est votre objectif cette saison et êtes-vous confiant sur votre capacité à le remplir ?
On veut clairement finir tout en haut, de toute façon nous commençons une saison dans l’objectif de tout gagner. Donc oui, l’objectif est de finir premier, pour prendre la seule place qualificative pour accéder à l’étage supérieur. Tout en étant conscient, que la N2 est un monde différent, où il faut beaucoup plus de moyens pour parvenir à exister.
Vous-êtes tout de même conscient que cette série d’invincibilité finira peut-être par s’arrêter…
Oui, on en est conscient, mais on veut que ce soit le plus tard possible. Nous avons trois gros matches, avant la fin de la phase aller. Tout d’abord, Amiens qui a quand même réussi à accrocher des grosses pointures, tel que Gennevilliers ou encore Loon Plage. Ensuite, il y aura Ardres qui sera un match compliqué, tout comme Gravelines qui n’est pas à sa place. Mais nous avons revu notre objectif à la hausse, nous voulons désormais avoir 10 victoires consécutives. Finir invaincu sur cette première phase. La fin de saison est encore loin, on peut perdre tous nos matches désormais. Mais on peut aussi tous les gagner.
Pouvez-vous revenir sur votre parcours personnel…
J’ai été joueur toute ma vie. J’ai d’ailleurs joué à Longueau en Nationale 2, j’ai également joué à Beauvais où j’ai été pro en N1. J’ai voyagé un peu partout avec le basket, j’ai commencé à 5 ans pour mettre fin à ma carrière de joueur à 39 ans. Durant celle-ci, j’ai également porter le maillot de l’ASCBB, quand j’avais 38-39 ans. En tant qu’entraîneur, j’ai été l’assistant de Frédéric Domon à l’ASCBB lorsque l’on était en N3. Je suis arrivé à Longueau il y a 5 années. Nous avons débuté ici, en Pré-Nationale. Depuis nous gravissons les échelons, c’est super. Mais entraîneur n’est pas mon métier, j’ai mon travail à côté.
C’est quand même un match particulier pour vous de ce fait …
Oui forcément, car je suis quand même originaire du coin. Je suis originaire d’Amiens. C’est donc un derby, mais mes joueurs ne connaissent pas le derby, hormis trois joueurs, les autres ne le connaissent pas. C’est un match avec du monde et de l’ambiance, pour eux. Après pour moi, oui cela reste un match particulier, un match qu’il faut gagner.
Gardez-vous un bon souvenir de votre passage à Amiens ?
Oui c’était très bien ! Je connais très bien Frédéric Domon, qui était présent à mon mariage, c’est pour vous dire. Tout s’est toujours bien passé, comme avec le président. Je n’ai aucun problème avec Amiens ou Longueau.
Comment jugez-vous votre groupe ? Doit-il encore être renforcé ?
J’ai recruté essentiellement des jeunes, la moyenne d’âge doit se situer aux alentours de 24 ans. La seule recrue, est Sophien Akinocho, un meneur d’expérience qui a connu la N2. À la vue des résultats de cette année, ces renforcements étaient réellement indispensables. Il me manque un intérieur, on ne m’a pas donné les moyens pour recruter un intérieur pour suppléer notre Américain. Il faut perdre très peu de matches, pour gagner ce championnat. Mais je ne me plains pas, le club a fait son nécessaire pour m’offrir une très bonne matière première.
Est-ce facile de créer un groupe avec des joueurs qui viennent de l’extérieur ?
Non non, au contraire ce n’est pas facile. Mais c’est ce qu’il y a d’intéressant. Au basket, soit on forme nous-même comme le fait Amiens, c’est un choix intéressant. Nous, nous sommes plus orientés vers l’extérieur. Mais c’est le rôle de l’entraîneur de créer un collectif avec tous les joueurs, c’est ce que j’essaie de faire.
Cette étiquette d’équipe physique qui vous colle, l’assumez-vous ?
Oui, mon équipe est physique, mais nous ne sommes pas la seule équipe du championnat à être comme cela. De toute manière, si l’on regarde les équipes qui sont devant au classement, ce sont uniquement des équipes ayant une grosse densité physique. Nous sommes durs en défense, mais nous essayons de l’être des deux côtés du terrain. Le basket est un sport d’adresse mais il faut aussi être très athlétique. Mais pas que physique, nous sommes la première attaque, cela montre que nous sommes adroits.
Comment appréhendez-vous ce match ? Peut-on réellement parler de derby à part entière ?
C’est un match comme les autres. Nous allons le jouer, dans l’optique d’uniquement gagner. De toute manière, nous gagnerons ce match peu importe la manière mais nous gagnerons. S’ils ne sont pas plus forts que nous, ils ne nous battront pas.
Qu’attendez-vous de vos joueurs sur ce match ? Attendez-vous un état d’esprit particulier ?
Samedi soir, il n’y aura pas de relâchement. En tout cas moi, je ne serai pas relâché. Je vais leur mettre la pression, celui qui ne joue pas, tournera de suite. J’ai la chance de pouvoir faire tourner, d’avoir une bonne profondeur de banc. Il y en aura toujours un qui rentrera et qui aura cette faim manquante.
Craignez-vous qu’une pression supplémentaire pèse sur vos joueurs ?
Non, je pense qu’ils aiment bien, au contraire, cela les stimule. Puis c’est bien qu’il y ai du monde dans la salle, sinon c’est … « ennuyant » (rires). Depuis quelque temps, il y a également pas mal de spectateurs dans les tribunes chez nous, c’est vraiment plaisant. Rien que le fait que le basket soit mis en avant dans les médias, me fais extrêmement plaisir, c’est déjà une victoire en quelque sorte.
Votre préparation est-elle différente ? Vous avez prévu un rassemblement avant le match ?
Non, nous préparons tous les matches de la même façon. Tout simplement, je prends les points forts d’Amiens, je travaille dessus pour les bloquer à ce niveau-là. Et inversement, je prends leurs points faibles pour accentuer notre niveau dans ce secteur. Mais je connais bien leur équipe, nous nous connaissons très bien. Je vais donc essayer de les fermer, pour faire scorer mes joueurs sur leurs points faibles.
Avez-vous identifié un joueur adverse qu’il faut absolument surveiller de près si vous voulez préserver vos chances de victoire ?
Non, car c’est un collectif. Ils ont l’habitude de jouer ensemble, c’est une réelle force pour eux. Ils ont une très bonne qualité offensive, ils sont la deuxième attaque, on vient de leur passer devant, mais cela se vaut. Donc c’est quand même, une équipe redoutable. Ils ont quelques joueurs que l’on va surveiller, ils ont de bonnes possibilités de scorer.
Une défaite pourrait-elle freiner votre bel élan ?
La première défaite va forcément briser notre élan. Le problème de perdre à Amiens est de perdre contre une équipe de bas de tableau. Alors que tous nos concurrents à la montée ont gagné à Amiens. Si on venait à perdre à Amiens, alors que l’on veut être en tête du championnat, ce serait une contre-performance.
Un pronostic ?
Je n’ai pas de pronostic… On ne sait jamais ce qu’il va se passer. J’ai le même discours lors de chaque match.
Vous avez tout de même, une étiquette de favori à faire respecter…
Oui, en étant tout en haut, vous devenez forcément tête d’affiche, vous êtes attendus partout. Prenons l’exemple de Grande Synthe, qui est le dernier, pourtant nous avons eu énormément de difficultés à gagner. La différence en Nationale 3, se fait quasiment toujours dans le dernier quart temps. Je pense tout de même à un score serré, car tous les derbys que nous avons joués ont été serrés, il n’y a jamais eu de gros scores.
Propos recueillis par Luc BRUMTER (avec R.P.)
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