BASKET-BALL : S.TRISTRAM : « Le chemin à parcourir est encore long »
Le président de l’Etoile sportive des cheminots de Longueau Amiens Métropole Somme (ESCLAMSBB), Serge TRISTRAM se dit très heureux du début de saison de ses joueurs, une équipe qui domine son championnat de Nationale 3, avec 7 victoires en 7 matches. Nous nous sommes entretenus avec celui-ci, pour élaborer le sujet du derby qui se profile, face à l’ASCBB. Un président optimiste, qui imagine cependant un match compliqué ce samedi, contre Amiens.
Comment jugez-vous le début de saison de votre équipe ?
Personnellement je suis très content, on ne peut qu’être ravis, lorsque vous avez battu Loon Plage ou encore Gennevilliers avec 25 points d’écart. Je sens que nous avons un bon groupe, il y a une bonne ambiance. Ce début de saison est assez exceptionnel, 7 matchs, 7 victoires, nous ne pouvions pas espérer mieux, même s’il est vrai que l’on a eu certains gros matchs à domicile, on pense quand même à la phase retour, tout n’est pas encore fait !
Vous êtes montés en Nationale 3 l’an dernier et vous jouez d’ores et déjà les premiers rôles, l’objectif est clairement la montée ?
Les joueurs ont une grosse ambition, ils veulent clairement être tout en haut et finir premier. Les dirigeants sont moins ambitieux je dirais, ils visent les 3 premières places. Forcément on peut l’imaginer désormais, il nous reste encore 3 matches importants (nldr. Amiens Ardres Gravelines), et si ces 3 matchs se passent bien, il faudra forcément parler de monter. Je pense que courant décembre, on devrait aborder sérieusement ce sujet.
Cette idée doit-être plaisante lorsque l’on est président…
Cette idée me plait en tant que président bien évidemment, mais aussi je me dis que je suis à un match du maintien, je suis un peu le Guy Roux du basket, il faut quand même envisager match après match. Tout peut aller très vite dans un sens comme dans un autre. Avec une série de victoires vous pouvez vous replacez en haut du classement. C’est une chose que l’on a vécu la saison dernière.
A partir de quels axes de réflexion avez-vous conçu votre effectif ?
L’année dernière on avait un effectif en reconstruction, cette année l’objectif était donc de maintenir l’ossature, c’est ce que nous avons fait : 60% de l’effectif a été conservé. Nous avions un déficit, donc nous avons recruté Sophien Akinocho (meneur de jeu). Mais nous avons également l’apport de 3 jeunes provenant de Saint-Quentin. Cette saison, l’effectif est assez homogène, relativement jeune, la moyenne d’âge doit être autour de 24-25 ans, on retrouve un effectif issu à 60% de la région.
C’est une chose importante pour vous, de se focaliser sur les joueurs régionaux ?
C’est très important car c’est un retour de formation. Cela montre que le basket dans la Somme est attrayant, qu’en Picardie il n’y a pas que Saint-Quentin, et deux trois autres, on est plusieurs maintenant. C’est l’axe de développement que nous avons adopté, que ce soit pour les féminines comme les masculins. C’est voulu par le conseil d’administration, moi en tant que président, je suis seulement le porte-parole de ce bureau, c’est la politique du club.
Que représente ce match dans une saison ? Peut-on réellement parler de derby à part entière ?
Aujourd’hui, ce n’est qu’un match sur toute une saison en Nationale 3, ce n’est pas qu’avec ce match que le championnat va se jouer. On parle beaucoup moins de « derby » qu’à une époque : le terme a perdu sa signification au cours du temps, ce n’est plus cette guerre de clochers. Le vrai derby c’était les habitants d’Amiens, Boves et Longueau. De plus, cela avait été monté en épingle par des dirigeants qui pouvaient avoir des rancœurs du passé. Aujourd’hui, ce n’est plus du tout cet axe, il y a beaucoup de respect envers le club de l’ASCBB. Je connais très bien Fred Domont, monsieur Morel. Il existe toujours une rivalité, mais ce n’est que sportif, cela reste bon enfant. Après nous n’avons pas les deux mêmes politiques de développement, nous sommes spécialisés sur les filles et les garçons, eux seulement sur les garçons. Nous sommes bien deux clubs différents. Ce que j’adore dans ce genre de match, c’est que l’on va avoir des salles pleines, c’est bon pour le spectacle, mais c’est surtout bon pour la recette des clubs (rires).
Quand on vous parle de cet affrontement, quelle rencontre vous revient en mémoire ?
Il y avait les rencontres de Pré-Nationale, il y a 4 ans. À cette époque j’ai pu assisté à des équipes qui jouaient leur saison sur ce match, gagner contre l’autre était l’objectif de la saison. C’était LE match à gagner. Lorsque l’un empêchait l’autre de monter, c’était la bonne époque avec une certaine rivalité. Maintenant je dirai surtout que le meilleur gagne comme, c’est ce que je dirai samedi en tout cas.
Quel rôle joue le président dans la semaine précédant ce match ?
C’est toujours particulier, j’ai vu mes joueurs plusieurs fois cette semaine, cependant en tant que président, je les vois régulièrement quel que soit le match, cela créer une dynamique de club. Avec le coach, on parle de ce match comme les autres matches, pour nous c’est un match important, Amiens a accroché Gennevilliers et Loon Plage, on s’attend donc à un match difficile chez eux. Si on veut être en tête du championnat on se devra d’être attendu partout. C’est avant le derby, un gros match qu’il faut gagner, avant les deux prochains pour rester devant au classement avant la fin de la phase aller.
Vous avez un rôle important pour vos joueurs…
Je suis assez proche des joueurs c’est vrai, je les vois au quotidien, donc là cette semaine c’est pareil. Le rôle de président n’est pas facile tous les jours, on a un rôle de repère pour les joueurs, on est des relais pour leur formation, pour leur mode de vie. C’est compliqué à gérer, car chacun à ses demandes. On gère un club comme une entreprise, on doit faire tous les mois des plans de pilotage économique, on doit sans cesse chercher des partenaires. Ce derby ne me fait pas changer, quoiqu’il arrive. On est des dirigeants bénévoles si on reste dans ce milieu, c’est parce qu’on aime ça, qu’on apprécie notre club.
Quels sont, selon vous, les faits marquants de l’histoire de votre club ?
La construction de notre club est beaucoup passé par les hommes, on a eu des dirigeants emblématiques, j’ai en tête Claude Lecomte, qui avait de l’ambition, c’est ce qui a fait que le club s’est inscris en N2. Moi j’ai été bercé dans les derbys en N4, c’est ce qui forge un club, ce qui fait son identité. Nous étions un club familial et cela est resté, même si on est sorti des cheminots, pour entrer dans la Métropole d’Amiens. Je peux aussi parler de Jean-Pierre Bulot ancien président, Patrick Goubet figure emblématique. Personnellement, je suis au club depuis l’âge de 5 ans, aujourd’hui j’en ai 45, j’ai encore un jeune âge (rires) et maintenant je connais toutes les équipes. C’est un club de 275 licenciés, l’un des plus gros clubs de Picardie.
Quels sont, à vos yeux, les points forts de votre équipe ?
C’est une équipe complète, nous avons un bon shooter, mais aussi un meneur, également un intérieur physique. Sur le point de vue technique, nous sommes très défensifs, nous avons une densité physique assez forte, c’est vraiment nos atouts aujourd’hui. Au basket, c’est assez intense, beaucoup de fois ça se joue dans le dernier quart temps, on a la chance d’avoir une bonne profondeur de banc, on tourne avec une rotation de 9 joueurs, il n’y a pas beaucoup d’équipes de N3 qui peuvent faire ça.
Comment voyez-vous le scénario de cette rencontre ?
Je ne sais pas du tout… C’est compliqué à dire, je vois un scénario où notre volonté est de limiter le potentiel offensif de l’ASC. C’est une équipe qui marque beaucoup de points, mais qui en revanche en concède aussi beaucoup. De ce fait, la capacité de Longueau sera de cadenacer le nombre de points, il faudra à la fin du match qu’Amiens soit à moins de 60-70 points.
Pensez-vous que vos joueurs vont supporter la pression de ce match ?
Il ne faut pas tomber dans l’euphorie devant le public, il faut rester calme. Nos joueurs commencent à avoir l’habitude de jouer devant un public nombreux, comme à Grande Synthe par exemple. Les dirigeants sont certainement plus stressés que les joueurs, eux doivent être fiers de jouer devant autant de personnes, et potentiellement leur famille.
Une défaite pourrait-elle briser votre élan et votre confiance ?
Je suis conscient que l’on perdra un jour, le plus tard sera le mieux. Si on doit perdre contre Amiens, chose que j’évite d’envisager, ce n’est pas encore trop grave. On se rattrapera contre Ardres, cela permettra aux joueurs de se rendre compte le chemin qu’il reste à parcourir est loin d’être fini. Lorsque l’on a joué contre Malakoff (ndlr. dernier au classement), les joueurs étaient tout de même bien en place. De toute façon, le capitaine fait ce qu’il faut pour que l’équipe reste sérieuse. Il va rester des surprises durant cette saison. À noter, qu’il y aura un autre défi, en mars quand on recevra Amiens chez nous.
Un pronostic ?
Au hasard je vais dire Longueau (rires), avec dix ou douze points d’écarts, je parle avec mon cœur. Mais, il faut savoir qu’un seul point me suffirait. Les derbys ne sont pas forcément les matches que l’on attend. Souvent, nous avions plutôt des matches avec beaucoup d’approximations, d’erreurs techniques. On verra bien comment cela se passera.
Propos recueillis par Luc BRUMTER
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