VOLLEY-BALL : L’AMVB est passé complètement au travers
L’équipe Élite de l’AMVB recevait ce samedi soir Avignon, leader du championnat. Une rencontre qu’Ali Nouaour envisageait sans pression, pensant pouvoir bousculer cet adversaire. Pour cela, Amiens comptait sur sa nouvelle recrue, en la personne de Didier Sali Hilé. Cependant, il fallait se passer pour une partie de la rencontre du capitaine Jean-Patrice Ndaki Mboulet, touché au mollet droit depuis le déplacement à Harnes. Devant un public venu nombreux, les Amiénois ont eu fort à faire face à un adversaire bien en place.
Un premier set rapidement expédié par Avignon
Juste avant le premier service, l’entraîneur de la formation samarienne paraissait très confiant, décontracté. Cette sérénité, qui manque au groupe depuis quelques matches, allait très vite ne plus être de la partie. Étant privé de Ndaki Mboulet, laissé sur le banc pour ne pas prendre de risque, on retrouvait pour la première fois sur le parquet l’ultime renfort, Sali Hilé, ainsi que le prometteur Quadrone. Ces deux joueurs ne tardaient pas à s’illustrer, en remettant le score à égalité à plusieurs reprises (2-2, 4-4). La consigne que nous avait transmise Nouaour était simple, il fallait « ne pas laisser Avignon prendre de l’avance au risque de ne plus les revoir ».
Cela s’avérait malheureusement trop compliqué pour une formation qui avait du mal à combiner, à l’image de sa nouvelle recrue déçue par sa prestation : « Ca ne s’est pas passé comme je le voulais. Je comptais apporter 100% à l’équipe mais ça n’a pas marché. Je n’ai pas encore mes repères, c’était difficile pour moi. Ce n’est pas à cause d’Ahmed (ndlr. Mbutngam), c’est vraiment moi qui aie été incapable de mettre le ballon de l’autre côté du filet. J’espère que ça ira mieux dès la semaine prochaine ».
Les visiteurs prenaient rapidement l’ascendant (6-10), Amiens n’allait plus revenir dans ce set et ce malgré les deux temps-mort réclamés par le coach amiénois, durant lesquels ce dernier transmettait des consignes simples mais qui n’ont jamais été mises en application. Les locaux ne parvenaient pas à servir : « Je ne comprends vraiment pas, nous sommes malades du service », s’exclamait Ali Nouoaur. Les joueurs essayaient de jouer les mains adverses sans réussite, le score grimpait alors rapidement (9-18). Une véritable leçon infligée par Avignon qui empochait ce premier acte facilement (12-25), « je n’apprécie pas du tout la manière dont nous perdons de ce set », confiait un entraîneur particulièrement insatisfait.
Une légère amélioration
Après la pause, le capitaine de l’AMVB faisait son entrée sur le terrain, Ali Nouaour plaçait alors Clément Couillet sur le banc par précaution. Les joueurs amiénois ne voulaient pas baisser les bras face à ce revers infligé par une équipe très concentrée. S’il faisait bel et bien froid dans ce gymnase, cette fraîcheur ne pénalisait guère les joueurs avignonnais, en pleine démonstration tout au long de la soirée. Toutefois, l’AMVB se montrait plus incisif dans ce début de deuxième set, à l’image d’un Xavier Petit aussi discret à la parole qu’efficace au filet (3-3). Une certaine amélioration que l’on peut associer à Ndaki Mboulet qui amenait son expérience au sein d’un six qui se portait devant au tableau d’affichage (8-6). Les sourires étaient alors de retour sur les visages amiénois, désireux de ne pas abdiquer si facilement.
C’était sans compter sur le numéro 4 de l’AVB, Maoni Talia, « le meilleur pointu du championnat Élite avec Ndaki Mboulet », selon Ali Nouaour qui s’attendait à un duel entre les deux pointus. L’Avignonnais en faisait voir de toutes les couleurs à des locaux, tel que Romain Leméré, impuissants face aux smatches surpuissants distillés par leur adversaire. Malgré un score en défaveur des Samariens, les « petits verts » ne cessaient de donner de la voix, et continuaient à croire en leurs joueurs. A l’inverse, la frustration commençait à gagner le banc amiénois, Ali Nouaour externalisant sa colère devant la prestation de ses hommes. Et pour cause, Amiens se montrait imprécis au service, alors que la consigne était de ne prendre aucun risque à un tel moment du match.
Le technicien amiénois s’en remettait alors à ses internationaux camerounais : Ahmed Mbutngam qui feintait à plusieurs reprises avec brio, ou encore Didier Sali Hilé qui faisait parler sa force de frappe – pour conserver un écart de quatre points (12-16, 15-19). Mais cela s’avérait insuffisant, Avignon parvenait une nouvelle fois à faire craquer Amiens et remportait ainsi le deuxième set (17-25). Les locaux étaient clairement touchés dans leur orgueil, tandis que Ndaki Mboulet restait allongé au sol après s’être fait contrer sur la balle de set avignonnaise.
Incapables de sauver l’honneur
Après une faute au filet sur le premier point de ce troisième set, l’AMVB montrait un tout autre visage que les spectateurs auraient aimé voir tout au long de la rencontre. Clément Couillet surprenait Avignon avec des services flottants qui offraient deux points bienvenus à Amiens (4-2). Mais Maoni Talia, encore lui, remettait les compteurs à égalité par des attaques que le bloc amiénois ne parvenait pas à repousser. Le début de cet ultime set est une réplique des deux précédents, l’AMVB tenait le score sur une durée trop limitée (11-12). Ali Nouaour prenait un nouveau temps mort afin de forcer la décision dans ce set : « Il faut prendre tous les risques, au point où on en est, on tente le plus possible ». C’est à ce moment, que la machine des visiteurs se remettait en route. Amiens ne pouvait pas passer les contres et se heurtait à un véritable mur (13-19).
Les derniers espoirs de sauver l’honneur en remportant cette troisième manche s’envolaient définitivement. Alain Gendron sortait même de ses gonds, une réaction bien connue de sa part, ne supportant pas de voir ses coéquipiers baisser la tête. Malgré la bonne entrée de Zerrouki, le match était plié et les fautes s’enchaînaient, donnant des points faciles à un adversaire qui n’en demandait pas autant. Les volleyeurs amiénois jetaient, en vain, leurs dernières forces dans la bataille. La puissance du pointu adverse s’avérait trop compliquée à remettre en jeu et l’ultime ballon s’envolait dans la tribune. L’AVB portait le coup de grâce et remportait logiquement ce troisième set (19-25).
Une terrible désillusion pour l’AMVB qui a pris une véritable claque contre une équipe d’Avignon particulièrement injouable. Ali Nouaour se montrait surtout frustré par le comportement de ses joueurs. « Je n’ai pas reconnu mon équipe, nous avons livré une prestation honteuse. C’est un match à très vite oublier, on ne doit plus souffrir comme cela ». Il va donc falloir « relancer la machine » à l’occasion du déplacement à Mende, samedi prochain, pour le compte de la huitième journée du championnat de France Élite.
Luc BRUMTER.
Amiens Métropole VB – Avignon VB : 0-3 (12-25 ; 17-25 ; 19-25)
Amiens MVB : Quadrone, Sali Hilé, Ndaki Mboulet, Mbutngam, Zerrouki, Krizanovic, Petit, Couillet, Gendron, Leméré.
Avignon VB : Talia, Treilles, Martinez, Jaunet, Jaldou, Pascal, Totele, Lacombe, Saelens.