NATATION : Jérémy Stravius : « C’est un peu une année de transition »
Vice-champion olympique avec le relais 4x100m nage libre à Rio, Jérémy Stravius, qui était à la rencontre de son public à l’occasion d’une séance de dédicaces organisée – ce mercredi – par la chaîne de sport SportZone, est revenu pour GazetteSports sur son choix de cumuler natation et water-polo ainsi que sur ses ambitions pour la saison à venir.
GAZETTE SPORTS : Jérémy, vous appréciez ce genre de moment où vous venez à la rencontre de votre public…
Jérémy Stravius : Je le fais le plus souvent possible, cela permet d’échanger avec les jeunes mais aussi les moins jeunes, comme on l’a encore vu aujourd’hui (mercredi, ndlr). Quoi qu’il en soit, c’est important de partager notre expérience, d’être à la rencontre de tout le monde, de parler de notre quotidien. C’est un peu la face cachée de notre sport, on voit beaucoup de choses à la télévision mais le côté intérieur sport est aussi important.
Cela permet au public de mieux appréhender et quantifier la performance réalisée et les sacrifices pour y parvenir…
Tout à fait, là j’ai parlé avec un sportif d’arts martiaux, on est dans le même cas, ne jamais rien lâcher et ne jamais abandonner. On est dans des idéaux qui se ressemblent entre sportifs de haut niveau, on sait ce qu’il faut faire pour y arriver.
Vous êtes sensible à ces moments d’échange où vous ressentez que vous êtes apprécié…
C’est la récompense aussi de ce que l’on fait, on aime bien donner aux gens mais on aime bien recevoir également. C’est un échange qui se passe sur des moments particuliers. On n’a pas forcément l’occasion de se voir, de notre côté on est souvent au bord du bassin mais il faut prendre le temps aussi pour les gens qui nous ont soutenu, c’est important d’être là pour eux.
Sportivement, vous avez fait le choix de faire du water-polo en plus de la natation, vous prenez du plaisir depuis un mois ?
Je prends beaucoup de plaisir. Etre dans un sport collectif, ça change un peu la donne. Je suis plus dans le côté fun, loisirs et jeu en réalité. Cela me plaît beaucoup même si on a cette envie de gagner et de marquer, ça fait partie de l’ADN d’un sport de haut niveau. En plus, je m’entraîne avec mon frère et des amis. Puis connaitre une autre équipe, d’autres gens et une autre ambiance, ça me plaît beaucoup. Après je le fais dans une optique uniquement de loisirs et en faisant autre chose à côté.
Quelles sont les différences dans l’approche avec un sport individuel comme la natation, même si le relais auquel vous êtes très attaché apporte un peu ce côté collectif ?
Déjà, on ne s’entraîne jamais ensemble, on travaille juste deux ou trois fois la prise de relais. Au water-polo, les entraînements sont communs, on peut se parler et on est beaucoup plus dans l’échange, il y a une vraie dynamique collective.
Vous jouez samedi prochain votre premier match, il y a une volonté de prendre part à toute la saison ?
L’idée est de commencer la saison avec eux, je serai effectivement présent samedi. Par la suite, on va suivre les conseils du coach et on va voir comment débuter ce premier match et quelles orientations donner par la suite. Ça va déjà faire du bien de se remettre dans le bain d’un match, ça faisait bien longtemps.
C’est difficile à cumuler avec les entraînements de natation et dans le futur avec le calendrier de la saison en petit bassin ?
L’entraînement, j’ai relâché un peu en matière de natation ce qui me permet d’être disponible pour le water-polo. C’est une nouvelle aventure qui commence, je ne dis pas que je pourrais aller jusqu’à la fin de saison mais quoi qu’il arrive je serai présent au début de la saison.
En ce qui concerne la saison en petit bassin vous avez justement fait le choix de faire l’impasse sur le crawl et de vous concentrer sur le dos et le papillon, c’était avant tout une volonté de couper un peu avec la nage libre ou bien de revenir un peu sur le dos ?
C’est surtout au regard de mes derniers résultats lors de la Coupe du monde à Chartres, je m’en suis plutôt bien sorti en dos et en papillon. C’est sans doute les épreuves où j’ai le plus de chances de décrocher des médailles sur les Championnats du monde en petit bassin. En grand bassin, on fera le chemin inverse et on reviendra sur le crawl. En attendant, on continue de faire les deux à l’entraînement.
Justement, en grand bassin vous vous étiez concentré sur le crawl lors de l’année olympique, il y a la possibilité de cumuler les deux dans le futur ?
Le programme ne s’y prête jamais en fait, cela se chevauche toujours entre deux courses. Je dois donc faire le choix entre le 100m dos et le 200m nage libre, là j’ai fait des choix déjà bien précis. Je sais déjà que je serai sur le 100m nage libre et le 200m nage libre, après s’il y a le 50m dos ce serait un vrai bonus. C’est déjà un programme assez lourd, donc je ne veux pas en rajouter en plus si cela nuit à ma performance sur une épreuve.
Avez-vous des objectifs de médailles pour la saison en grand bassin ?
Non, désormais je vois au jour le jour. Avant je me fixais énormément sur les Jeux olympiques, je me projetai très loin en avant. Maintenant, c’est une journée après une journée. C’est un peu une année de transition, je profite un peu plus des à-côtés et je mets un peu plus de côtés les sacrifices afin de profiter un peu de la vie.
Propos recueillis par Romain PECHON