En attendant Manaudou et Riner
Les Français présents à Rio ont été plus performants ce jeudi mais sans pour autant décrocher la médaille d’or.
C’est surtout des médailles en argent et en bronze qui ont été récoltées. Mais ne crachons pas sur le métal. C’est déjà tellement dur de monter aujourd’hui, sur un podium olympique.
Ce vendredi, Teddy Riner et Florent Manaudou entrent en scène. Ce sont les grands favoris et tous deux ont l’habitude de répondre présent le jour des grands rendez-vous. Ce n’est pas toujours évident surtout quand vous êtes Français.
Teddy Riner peut entrer définitivement dans l’Histoire du judo. Avec lui, il est certain que le grand public retiendra fort longtemps son nom. Ce qui n’est pas le cas des autres médaillés. Le temps de revenir au pays, d’être reçu comme c’est la coutume par le président de la République à l’Elysée, de toucher la prime offerte par l’Etat à chaque médaillé et puis, ce médaillé retombera dans l’oubli.
Qui se souvient par exemple d’Ugo Legrand, compagnon de chambre de Teddy Riner, médaillé de bronze aux Jeux de Londres et qui depuis, a abandonné la compétition?
Pour Ugo Legrand mais aussi pour tous ceux qui sont dans ce cas, débute alors l’épreuve du combattant. Il faut se réinsérer dans la vie de tous les jours et ne pas rater sa reconversion. Ugo Legrand a pour sa part, bien négocié ce virage mais à côté, combien ont échoué?
Récemment, nous avions consacré un article sur ce sujet et fait part, le plus souvent, de la misère des sportifs de haut niveau dès lors qu’ils ne pratiquent pas une discipline grassement rémunérée. Le grand public n’a pas connaissance de ces cas le plus souvent occultés par ceux qui dirigent le sport dans le pays. Surtout que l’argent se fait rare.
Nous revient alors une réflexion de Claude Fauquet, Président du Comité régional olympique et sportif qui s’inquiétait pour les Jeux de … 2024.
Non pas pour la désignation de Paris qui selon lui, ne fait aucun doute mais pour tous ces Français qui ne seraient pas prêts dans huit ans. Aujourd’hui, ils ont une bonne dizaine d’années et débutent vraiment leur carrière de sportif de haut niveau. Mais s’ils n’ont pas les moyens de bien se préparer, comment seront-ils alors en 2024?
Toute la question est là et il me semble que nous sommes un peu revenus 50 ans en arrière après la débâcle des Jeux de Rome. Un journal avait même publié cette photo du Général de Gaulle portant le survêtement et qui lâchait de façon laconique « Dans ce pays, il faut que je fasse tout ».
Lionel Herbet