Christophe Pélissier « Garder la tête froide »
L’entraineur et le staff de l’ASC ont retrouvé leurs joueurs ce mardi matin à la Licorne.
Avant les deux derniers matches de cette saison, Christophe Pélissier reste très lucide et ne veut surtout pas précipiter les évènements.
Il répète qu’il faut rester concentré et « bien préparer les deux matches qui arrivent ».
Ce mardi matin, après une victoire qui restera dans les annales et un week-end de repos bien mérité, l’entraineur de l’ASC Christophe Pélissier a retrouvé ses joueurs, son staff à l’occasion du traditionnel petit déjeuner pris en commun et qui précède l’entrainement. Rien de tel pour créer, dynamiser un esprit collectif et forger un groupe.
L’entraineur amiénois a évidemment retrouvé le calme qui a succédé à une véritable tempête vendredi soir à la Meinau.
On ne pourra pas reprocher à l’entraineur amiénois de subir les évènements.
A plusieurs reprises, il a déclaré en conférence de presse qu’il était prêt à patienter jusqu’à la 93e minute du match contre Belfort le 3 juin.
Force est de reconnaitre qu’il est jusqu’à présent, parfaitement dans les clous. Il sait ménager le suspense et ses joueurs font le reste sur le terrain.
Un jour, c’est Adenon qui frappe dans les arrêts de jeu. Un autre, à la Meinau par exemple, c’est au tour de Kamara de marquer le but décisif.
« Nous avons d’abord le sentiment d’avoir réussi une grosse performance. Nous l’avions dit avant le match : s’imposer à Strasbourg, serait un véritable exploit. Le scénario du match fait qu’il y a en plus une véritable dramaturgie. C’est un exploit qu’il ne faut surtout pas retirer aux joueurs. Quand on dit que nous n’avons rien fait, ce n’est pas vrai.
« Par contre, il y a encore plus dur à réaliser, c’est-à-dire se concentrer et se remettre en place pour bien préparer les deux matches qui arrivent. »
Avec Christophe Pélissier, on évoque ensuite la causerie d’avant-match en faisant aussi référence à celle de Pascal Dupraz, l’entraineur de Toulouse et que Pélissier connait bien pour avoir fréquenté avec lui le stage d’entraineur à Clairefontaine.
« Comment expliquer ce succès à Strasbourg ? Il y a l’esprit guerrier avec la solidarité. Vous savez, on ne prépare jamais un match en nous disant que nous allons marquer à la 93e minute. Il y a la chance, le signe du destin.
« On peut l’expliquer comme on veut. Mais je le répète souvent : quand une équipe, quand des joueurs vont au bout de leurs intentions, ils sont souvent récompensés. Il est vrai que cette saison ils n’ont pas toujours été à la hauteur dans leur niveau de jeu mais ils ont toujours fait le maximum. Leur investissement a toujours été total. « Certes, nous avons raté des matches et beaucoup de personnes ont su nous le souligner mais je note que ce sont exactement ces mêmes personnes qui s’extasient maintenant devant nos résultats.
« Il faut toujours garder la tête froide.
« Dans cette victoire, ce n’est pas plus la part de l’entraineur que celle des joueurs. Tout est lié. Les joueurs sont évidemment les principaux acteurs tandis que nous, le staff, essayons de les mettre dans les meilleures conditions afin qu’ils abordent au mieux le match.
« Il n’y a pas eu de discours particulier dans ce match de Strasbourg. Au quotidien, il y a un discours et ce, afin d’amener les joueurs au meilleur de leurs capacités.
« Quand cela débouche sur une victoire, on dit généralement que nous avons bien fait notre job dans la semaine.
« Un discours n’est jamais spontané. Il se prépare et c’est ce que je fais régulièrement. Pascal Dupraz ne m’a pas surpris. Je le connais bien puisque j’ai fait mon stage avec lui. Son discours n’est pas nouveau. Je vais vous faire une confidence. Voici trois ans, avec Luzenac, j’avais fait la même chose et je m’étais servi de la vidéo. Dans la mesure où après, il y a un résultat positif, on se dit que la causerie de Dupraz a été fabuleuse. »
Comment étiez-vous vendredi au moment du but de Kamara ?
« Vendredi soir, j’étais vidé mentalement. C’est normal mais ce sont des moments qu’il est impossible d’expliquer. Quand il y a un tel scénario, devant un public record, avec une ambiance fabuleuse, c’est magique. Seul le sport peut nous offrir cela.
« Au moment du but de Kamara, je ne suis pas dans l’euphorie car je ne vois pas le but tellement il ya du monde. Néanmoins, je garde comme image celle où Thomas Monconduit vient me dire que le match est fini et que nous avons gagné. Je suis alors dans une sorte d’état second. »
Et maintenant ? Deux semaines nous séparent de Colmar. Comment cela va-t-il se passer ?
« La trêve ne fait que reculer les échéances. Nous sommes sur la brèche depuis juillet dernier. Mentalement et physiquement, c’est dur. Cette semaine, il ne faut pas se reposer. La préparation du match de Colmar commence aujourd’hui. Néanmoins, il faut un peu calmer le jeu. Ce mercredi, à la Licorne, il y aura les Mercredis de l’ASC et jeudi, une journée plus ludique. »
Lionel HERBET