BOXE : « Le championnat du monde pointe son nez »

Johann DUHAUPAS avec le capitaine de l'Amiens SC Khaled ADENON
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Johann DUHAUPAS « Le championnat du monde pointe son nez »

Invité par l’Amiens SC à donner vendredi dernier le coup d’envoi de la rencontre ASC- Sedan, le poids lourd abbevillois, Johann DUHAUPAS, était venu avec deux amis et surtout sa ceinture WBC Silver remportée une semaine auparavant en Finlande face à Robert HELENIUS, mis K.O au 6e round à la suite d’un combat très spectaculaire.

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Souriant, détendu, DUHAUPAS a été l’objet d’un accueil très chaleureux de la part du public de la Licorne et surtout, il a posé de nombreuses fois aux côtés d’admirateurs.

Après le match, il a été invité à la table du président Bernard JOANNIN. C’est là que nous l’avons retrouvé afin de le questionner sur sa nouvelle vie de boxeur ayant gagné un véritable statut de star internationale.

D’abord, il convient de rappeler un point d’histoire très important. Jamais dans toute l’histoire de la boxe anglaise depuis près de deux siècles, un Français n’a été champion du monde en lourds.

On sait aussi que le grand Georges CARPENTIER, champion du monde des mi-lourds, a échoué face à DEMPSEY et que plus tard, Lucien RODRIGUEZ pour ne reprendre que lui, a aussi buté dans sa quête mondiale.

On rappellera aussi que la catégorie des poids lourds est, avec celle des poids moyens, la plus glorieuse en boxe.  C’est celle notamment des Joe LOUIS, MARCIANO, PATTERSSON et surtout TYSON. On mesure donc le poids de l’histoire et mieux que quiconque Johann DUHAUPAS, le mesure.

Maintenant, faisons le point sur  la catégorie avec les différentes fédérations. L’Américain Deontay WILDER détient le titre dans la WBC et on se souvient que DUHAUPAS avait livré un combat héroïque ne s’avouant vaincu que par arrêt de l’arbitre au 11e round alors que l’Américain qui boxait chez lui avait l’habitude de remporter tous ses combats avant la fin du 4e round. Ce jour là, fin septembre de l’an dernier, DUHAUPAS a fait l’admiration de la planète entière. Les médias français qui ne s’attendaient pas à un tel comportement d’un p’tit gars picard se ravisaient et vantaient alors les qualités de courage et de panache de Johann DUHAUPAS.

L’Ukrainien Vladimir KLITSCHKO détenait quant à lui les trois autres couronnes et ce, depuis près de dix ans. Mais à la surprise générale, à Dusseldorf, fin novembre, il s’inclinait aux points face au Britannique Tyson FURY. D’un seul coup, FURY possédait trois couronnes mais très rapidement, l’IBF le destituait.

La situation est donc aujourd’hui la suivante : Deontay WILDER va défendre son titre contre le Russe  Alexander POVETKINE.

Pour FURY, boxeur fantasque et imprévisible, les choses sont moins simples. D’un côté, il doit une revanche à KLITSHKO et d’un autre, il a plus ou moins annoncé qu’il souhaitait arrêter la boxe.

« D’abord, dans ma carrière, il y a eu un avant WILDER mais aussi un après WILDER, signale Johann DUHAUPAS. Je ne suis plus un inconnu. Mes adversaires savent que pour me descendre, ils n’y arriveront pas et qu’ils devront gagner aux points. On me compare souvent à Rocky, c’est à dire un « client à emmerdements. »  Pour l’instant, laissons de côté FURY. Je vais me concentrer sur WILDER qui défend son titre le mois prochain contre POVETKINE. Je préfèrerai que le Russe gagne car je pense aussi que WILDER n’est pas pressé de me retrouver.  Ensuite, si le combat FURY-KLITSHKO a lieu, pourquoi ne pas aussi affronter le vainqueur? Le championnat du monde n’est plus loin. Il pointe même le bout de son nez.
Un Français champion du monde chez les lourds, cela n’a jamais existé. Tout comme un Français qui aura disputé deux championnats du monde.

Aujourd’hui, tout a changé pour moi, poursuit DUHAUPAS. Je suis persuadé que je peux devenir champion du monde et ce, quel que soit l’adversaire. Franchement, je n’aurais jamais parié sur mes chances. Avec une préparation plus intensive encore, je peux le devenir. »

Avec DUHAUPAS, pas de langue de bois. « Si j’avais été battu par HELENIUS, j’en aurais pris plein la gueule. On aurait dit : il n’avait qu’à rester à Abbeville. Mon ancien entraineur a dit qu’il ne croyait pas en moi ? Alors si lui ne croit pas en moi, qui va croire en mes chances ? »

Si la revanche FURY- KLITSCHKO a bien lieu le 9 juillet à Manchester, Johann DUHAUPAS ira mettre les gants avec KLITSCHKO. L’Ukrainien l’a sollicité en tant que sparring. « Pour moi, c’est un honneur » ajoute encore Johann DUHAUPAS qui a quasiment réglé ses problèmes avec son ancien team et notamment Bruno VAILLANT qui a été dans son coin durant de longues années. Johann DUHAUPAS a fait un choix, celui de quitter la Picardie et sa ville tout en répétant que son cœur est toujours abbevillois. Mais sportivement parlant, il a fait le meilleur choix…

Lionel HERBET