Vainqueur sur la plus petite des marges à Lille (0-1), l’Amiens SC est le grand gagnant de cette 31e journée marquée par les défaites de Troyes (18e) et de Toulouse (17e) et par le match nul de Strasbourg (16e), des concurrents directs dans la course au maintien. A sept journées du terme, le promu a pris une belle option – avec ces six points d’avance sur le premier relégable – certes loin d’être définitive mais loin d’être inutile au regard du calendrier de la fin de saison.
Un plan de jeu payant
N’allez surtout pas dire qu’Amiens a décroché son maintien en l’emportant dans un stade Mauroy qui sonnait creux, dimanche soir, Christophe Pelissier et ses joueurs vous reprendraient de volée en vous rappelant qu’il reste une demi-douzaine de points à prendre afin d’assurer au club une deuxième saison consécutive au sein de l’élite. « Cette victoire fait du bien, c’est une certitude, mais il reste encore sept matches et on sait tout ce qu’il reste à faire pour se maintenir, confirme Régis Gurtner, auteur d’un arrêt décisif en fin de première période. On met Lille à six points mais rien n’est encore joué. C’est une belle victoire avec un très bel état d’esprit mais il faut garder cette ligne directrice jusqu’à la fin de saison. »
A commencer par un état d’esprit irréprochable depuis plusieurs semaines. « On a affiché beaucoup de solidarité et d’abnégation, se félicite Pelissier. On a fait trente premières minutes intéressantes dans le plan de jeu que l’on avait préparé. » Un plan de jeu simple mais efficace qui visait à s’engouffrer dans les brèches d’une équipe lilloise manquant cruellement de cohésion. « On a fermé les interlignes et on a bien développé nos actions, même si on a manqué un peu de lucidité dans le dernier geste. On savait que leur côté droit pouvait être une donnée importante. Sur ce point, Danilo a fait un travail important par rapport à cela, détaille le technicien amiénois. On avait décidé de fermer cette zone-là avec l’envie de trouver des joueurs dans l’interligne à la récupération du ballon. »
Un avantage psychologique indéniable
Et si l’unique but de la partie doit beaucoup à l’opportunisme de Stiven Mendoza, Amiens manquait finalement le break sur une action découlant de cette approche tactique. « Quand on mène 1-0, on doit mieux appréhender certains mouvements. Après, on ne peut pas reprocher à mes joueurs de ne pas faire les efforts et parfois ça débouche sur un manque de lucidité, poursuit Pelissier. En tout cas, j’ai vraiment apprécié l’état d’esprit du groupe. Et en dehors de l’aspect technique, le maintien se gagnera avec de la détermination et du mental. » Et aussi un facteur chance qui a encore souri aux Picards, dimanche soir. « Lille a fait son match en deuxième mi-temps, reconnaît Gurtner. Ils ont poussé pour égaliser mais on a cette réussite que l’on sait aussi provoquer et qui reste avec nous. »
Une bonne étoile qui accompagne Amiens depuis plus d’un an puisque l’an dernier, à ce même stade de la saison, les Picards avaient su retourner des situations défavorables à Brest (2-3), contre Ajaccio (1-2) ou bien encore à Sochaux (1-2), pour s’offrir le droit de vivre une finalité heureuse à Reims. Fort de ces ressources psychologiques et surtout des trente-quatre points au compteur après trente-et-une journées, le maintien semble donc plus que jamais en bonne voie, même si celui-ci demande encore un dernier effort pour être validé. « Il se dégage quelque chose de fort de ce groupe, on est dans le bon wagon et armé mentalement pour aborder cette dernière ligne droite, assure Thomas Monconduit. Cela fait trois ans que l’on est costauds et il faudra encore l’être cette année. »
Avec trois matches contre des concurrents directs et ce matelas de six points sur la zone rouge, le promu a plus que jamais son destin en main. Ne reste plus qu’à conclure. Le plus dur à faire mais un tour de force à la portée de cette équipe qui ne cesse de repousser ses limites.
Romain PECHON
Crédits photo : PanoramiC
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