FOOTBALL – Emmanuel Bourgaud : « On s’est peut-être vu trop beau »
Auteur d’une première partie de saison pleine et aboutie, Emmanuel Bourgaud a connu une phase retour polluée par des petits pépins physiques. Entre-temps, Harrison Manzala a gagné ses galons de titulaire sur le flanc droit de l’attaque amiénoise. Au-delà de sa situation personnelle, le meneur de jeu de l’Amiens SC a également évoqué la forme actuelle de son équipe en livrant une analyse franche et sans concessions avant d’affronter le Havre, ce vendredi.
Pensez-vous avoir laissé passer votre chance de Ligue 1 ?
Je ne pense pas. Nous ne lâcherons pas jusqu’au bout et nous pourrons y prétendre si nous retrouvons le chemin du succès. Nous sommes capables de belles choses, nous l’avons déjà démontré. Nous regardons le classement, nous n’allons plus nous cacher à ce moment de la saison mais les adversaires peuvent s’envoler si nous ne gagnons pas demain.
Il y a la volonté d’évacuer l’enjeu ?
En début de saison, on ne se posait pas de questions et on parvenait à avoir de bons résultats. Depuis quelque temps, on se projette plus vers l’avant, on a beaucoup d’actions mais on se fait contrer. Il faut donc gagner et voir on se situe en toute fin de saison.
Le maintien acquis, vous êtes-vous fait rattraper par une certaine forme de pression ?
Je ne sais pas si c’est une pression mais on voulait peut-être trop flamber, on se la racontait peut-être un peu trop en voulant vibrer individuellement. On s’est peut-être vu un peu trop beau. Or, nous avons toujours été bons quand le collectif était fort. Il y a certes des individualités qui ont brillé mais elles ont profité du collectif pour le faire. Il reste encore six matches et déjà un match très important ce week-end face au Havre pour continuer à mettre la pression sur nos adversaires. Personne ne se détache, la pression est sur les équipes qui sont sur le podium.
Vous êtes le joueur de l’effectif donnant le plus de passes clés au sein de l’effectif. Votre profil, différent des autres joueurs du secteur offensif, peut être un atout en cette fin de saison contre des blocs reculés…
Il y a des joueurs comme Harrison et Richard qui ont bien plus de percussion que moi. Avec Charly, on essaie donc d’alimenter nos attaquants avec les meilleures passes possibles et en jouant sur nos qualités naturelles qui ne sont pas la vitesse et l’explosivité. En début de saison, je sais que j’étais efficace en matière d’avant-dernière et dernière passe. Il est donc clair, que si j’ai du temps de jeu, je vais tout faire pour alimenter mes attaquants et aussi trouver le chemin des filets. Je n’ai marqué qu’à Nîmes (ndlr : sur coup franc direct), j’aimerais bien être plus performant dans ce secteur.
Comment vous sentez-vous physiquement ?
J’ai eu plusieurs pépins physiques depuis le retour de la trêve hivernale. J’ai dû faire une infiltration par rapport à une gêne aux ischios. Je vais beaucoup mieux, il faut désormais grappiller du temps de jeu.
Votre temps de jeu s’en est ressenti sur cette deuxième partie de saison…
Cela a été difficile pour moi. J’ai enchaîné les matches lors de la phase aller, tout se passait bien. Ensuite, cette gêne a vraiment été difficile à supporter sur le plan mental parce que je ne pouvais pas jouer mon football. La concurrence a été performante et décisive, cela a donc amené l’entraîneur à faire des choix. Maintenant, je reviens en étant bien physiquement et je ferais tout pour apporter à l’équipe sur les six matches restant à jouer.
Avec l’envie de regagner une place de titulaire ?
Ce serait une bonne chose. C’est l’objectif que je me suis fixé mais ce choix revient au coach. Depuis deux semaines, je me sens bien et je pense faire de bonnes entrées en jeu. Si je ne débute pas, je ferai tout pour continuer sur ma lancée.
Propos recueillis par Romain PECHON