FOOTBALL : Christophe Pélissier, l’entraineur que Bernard Joannin voulait

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Christophe Pélissier, l’entraineur que Bernard Joannin voulait

Une image nous revient en mémoire. C’était voici environ deux ans et Luzenac, déjà assuré d’accéder à la L2 (ce qu’il ne fera jamais hélas), venait jouer une des dernières rencontres de la saison en National, à la Licorne. Christophe Pélissier occupait le vestiaire des visiteurs mais à un certain moment, le président de l’ASC Bernard Joannin est venu spécialement le féliciter. Un événement suffisamment rare que nous avions, pour notre part, relevé sans savoir évidemment ce que l’avenir allait nous réserver…

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Olivier Echouafni était alors l’entraineur de l’ASC et il avait réalisé un très beau retour puisque  les équipiers d’Hervé Lybohy échouaient de peu pour l’accession. Ce n’était que partie remise. On connait la suite.

L’aventure de Luzenac et Pélissier prenait fin tandis que l’ASC repartait avec un nouvel entraineur. Mais dans sa tête, Bernard Joannin souhaitait faire venir Christophe Pélissier à Amiens. Ce qui devait se réaliser voici maintenant dix huit mois.

Cette saison  aura permis à Christophe Pélissier de se forger un véritable mental. Il a vécu des évènements difficiles comme cette suspension imméritée de huit matches.

Parallèlement,  il préparait son diplôme d’entraineur fédéral de football et se rendait régulièrement  à Clairefontaine. Là, il rencontrait des entraineurs de qualité mais plus particulièrement, il se rapprochait de Pascal Dupraz.  Les deux hommes se sont compris  et leur langage d’avant certains matches, dépassait largement le cadre du football.

Nous n’étions pas dans le vestiaire des Amiénois quand Pélissier s’adressait à ses joueurs. Mais Pascal Dupraz fit en sorte que sa dernière causerie avant le dernier match  de championnat qui allait permettre à son équipe de sauver sa peau, soit relayée.

Dupraz-Pélissier ont fait en sorte de dépasser le football, de faire comprendre aux joueurs qu’il n’y avait pas que le terrain mais aussi la vie de tous les jours, ses difficultés,  la famille etc. La tactique pouvait passer en deuxième ligne. Qu’importe, les joueurs savaient qu’on pouvait compter sur eux.

Cette saison, Christophe Pélissier l’a donc vécue intensément et on comprend que vendredi soir, il était littéralement vidé au sens propre du terme. Il répondait aux questions mais on voyait bien que l’Homme était ailleurs dans ses pensées, près de ses proches, de son épouse qui a consenti elle aussi de gros sacrifices cette saison.

Christophe Pélissier ne ramenait pas la montée à sa propre personne. Il revenait encore sur le mot Collectif qui a fait la force cette saison de l’équipe.

« C’est ma deuxième accession en deux ans. Par rapport à celle de Luzenac, contre Belfort, nous sommes allés chercher la montée lors du dernier match. C’est vraiment fabuleux ce que nous avons fait.  Durant la causerie d’avant match, j’avais raconté aux joueurs notre parcours cette saison et ce qui nous était arrivé à Boulogne et contre Orléans. Je leur avais dit que face à Belfort, c’était une finale qu’il nous fallait gagner. Nous sommes allés très loin dans nos ressources et avons gagné au forceps. Au-delà de l’analyse du match, je dégage avant tout les vraies valeurs du groupe. C’est vrai que souvent on parle tactique mais il faut parfois aller plus loin, chercher les hommes. Je leur ai parlé Jeux Olympiques, le défi à relever. Les  joueurs ont adhéré à mon discours. L’histoire, je la connaissais. Le  suspense a été extraordinaire et dans ma tête, défilent beaucoup de sentiments. Je vais maintenant décompresser ».

Après quelques jours de vacances, le football reprendra ses droits. Le football est un éternel recommencement.

Lionel Herbet

Publié par Leandre Leber

Fondateur du média, journaliste curieux tant en photo qu'en rédaction. Les mots et les rencontres ont du sens.