GUILLAUME DUFLOT : « Pour moi c’est sûr, l’arrêté sera encore valable »

Ⓒ ALBERTO PIZZOLI / AFP
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Alors que les conditions climatiques sont toujours aussi compliquées, et que les arrêtés d’utilisation des terrains ne sont toujours pas levés, nous nous sommes entretenus avec Guilllaume Duflot, Vice-Président d’Amiens Métropole en charge des sports.

 

Bonjour Monsieur Duflot, pour commencer, quel est votre rôle dans ces « interdictions de terrains » ?

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En tant qu’élu chargé des sports, c’est moi qui signe les arrêtés d’interdiction d’utilisation des équipements sportifs, notamment en période de grosses intempéries, comme actuellement. C’est donc moi qui prends la décision finale concernant ces arrêtés.

Comment procédez-vous pour « interdire les terrains »? 

La méthode est simple, nous avons un certain nombre de techniciens présents sur la métropole, comme Thierry Dobelle au niveau de la direction des sports, et qui nous font des remontées quotidiennes sur l’état des pelouses. Cela nous permet de gérer les interventions, l’entretien, mais également de gérer les interdictions de terrains. Cela me permet d’avoir l’avis concret de techniciens, et c’est grâce à « ces avis », que je peux prendre une décision. Je ne suis pas un expert, j’ai donc besoin de ces recommandations pour me prononcer.

« Ce qui me préoccupe en priorité c’est l’intégrité physique des sportifs »

Quels sont les critères menant à ces arrêtés? 

Des critères il y en a beaucoup, mais ce qui me préoccupe en priorité c’est l’intégrité physique des sportifs qui vont utiliser ces terrains. En sachant que les sportifs peuvent être des enfants de 6 à 7 ans, comme des adultes de 20, 30, ou 40 ans. Et bien évidemment, lorsque l’on a des pelouses qui sont gelées en profondeur ou qui sont dures, l’intégrité physique de ces sportifs peut être atteinte. C’est un point très important dans la prise de décision. 

Deuxième point important, il faut préserver les équipements. Leur entretien représente chaque année un coût assez élevé. Et si on ne prend pas d’arrêtés, on risque d’avoir une dégradation et une fragilisation des équipements, qui vont rendre quasiment impraticables les terrains par la suite. Il faut bien comprendre que l’effet de prendre un arrêté, permet aussi de préserver le terrain sur le reste de l’année sportive.

Ces interdictions ne sont pas toujours bien accueillies dans le monde du sport, vous en avez conscience ?

Avant de  prendre la décision, des clubs m’appellent, ou appellent la direction des sports, pour savoir s’il y a un arrêté ou non. Le fait de se poser la question, c’est qu’ils voient bien que leurs pelouses se dégradent. Lorsqu’il pleut beaucoup, qu’il y a de la neige ou du gel, prendre un arrêté permet aux clubs de garder un équipement performant pour la suite de la saison. Les clubs sont bien conscients que durant les périodes hivernales, les « interdictions de terrains » sont faîtes pour protéger leurs équipements, et l’objectif n’est certainement pas d’empêcher l’organisation des championnats. C’est une certitude, il faut qu’il y ait une continuité sur les compétitions, mais l’intégrité physique des joueurs est essentielle.

« Il faut que nous ayons des équipement sportifs confortables, qu’il convient donc de ne pas fragiliser en période d’intempéries »

Concrètement, ces arrêtés alourdissent aussi les calendriers…

Nous prenons un arrêté, mais nous ne sommes pas les seuls, derrière vous avez le District et la Ligue également qui en prennent (ndlr : comme la semaine dernière).  Il faut que nous ayons des équipement sportifs « confortables », qu’il convient donc de ne pas fragiliser en période d’intempéries. Vous savez, il y a eu des épisodes climatiques beaucoup plus longs dans le passé, où il y avait jusqu’à 2 ou 3 mois d’arrêté. Pour autant, les saisons se terminaient en temps voulu !

Et qu’en est-il de la situation actuelle? 

Pour moi c’est sur, l’arrêté sera encore valable le week-end prochain (ndlr : samedi 2 et dimanche 3 février). Cela paraît improbable que l’arrêté soit levé, au vu des conditions météorologiques actuelles, et de ce qui est attendu. Aujourd’hui on a quand même beaucoup de neige, il y a beaucoup d’eau sur les pelouses, les terrains sont gelés en profondeur et ils annoncent à nouveau du gel pour la nuit prochaine. 

Et ce n’est peut être pas fini, le dégel peut être aussi très problématique ?

Exactement, le pire pour les terrains c’est le gel, puis le dégel…  C’est pour cela qu’il faut laisser un petit laps de temps avant de reprendre la pratique. Nous ferons le point lundi, et en fonction des constatations et de la météo pour la semaine prochaine, une décision pourra être prise. Avec la direction des sports, et avec l’aide des experts sur le terrain, je prendrai une décision de maintenir ou de lever l’interdiction. 

Propos recueillis par Quentin Ducrocq

Crédits photos ALBERTO PIZZOLI / AFP

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