MARIO RICHER : « Profiter de ces moments, parce que la gloire est éphémère »

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Quelques jours après le magnifique succès des Gothiques en coupe de France et alors que la Ligue Magnus reprend ses droits dès ce vendredi soir, Mario Richer s’est exprimé sur cette semaine « à part » qui vient de s’écouler et sur la fin de saison amiénoise après l’obtention de ce trophée.

Mario, vous avez dû vivre une semaine rare dans la vie d’un entraîneur ? 

C’est sûr que ça restera dans nos mémoires, c’est une semaine inoubliable. Lorsque tu gagnes un trophée c’est forcément inoubliable. Les joueurs travaillent pour cela depuis qu’ils sont jeunes, nous avons des gars comme Smach et Edwards qui n’avaient jamais rien gagné et aujourd’hui ils sont champions. Mais il y a aussi des jeunes qui sont champions maintenant et peut être qu’ils ne le seront plus jamais dans leur vie, donc il faut toujours profiter de ces moments, parce que la gloire est éphémère. Tu profites, tu gardes de bons souvenirs, c’est très important de garder de bons souvenirs de tout cela.

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Le fait de voir la joie des supporters, la sensation d’avoir « fait plaisir » à tous ces gens, ça doit rajouter de la satisfaction ?

Les fans attendent aussi que leur équipe gagne

Oui ça en fait partie, les supporters sont là pour nous supporter mais les fans attendent aussi que leur équipe gagne. Et quand leur équipe remporte quelque chose ils peuvent dire : « Mon équipe a gagné en 2019 », donc ils ont quelque chose à se mettre sous la dent, jusqu’à la prochaine fois où ils gagneront quelque chose. Il y a des équipes, que ça soit au basket, au hockey ou même au foot, qui n’ont plus rien gagné depuis des années et des années. Notamment dans le football en France parce qu’aujourd’hui c’est le Paris Saint-Germain qui gagne tout, avant c’était Lyon ou Marseille. Donc pour toutes les autres équipes c’est compliqué, et il y a des équipes qui n’ont rien gagné depuis peut être 40 ans, donc forcément quand ils gagneront, les partisans seront fous de joie. À ce moment là, ils se diront peut être : « bon je vais mourir avant qu’ils gagnent un autre championnat ». 

Et cette victoire donne du crédit à tout le travail effectué depuis des années ? 

Ce sont des choses que toute l’équipe a bâti, il y en a peut être 5 qui sont avec nous depuis 3 ans, il y en a d’autres depuis 2 ans, et il y a des nouveaux qui sont venus nous renforcer au fil du temps. Donc c’est l’accumulation de ces joueurs, le travail et la cohésion qui donnent des résultats. Lorsque la cohésion est bonne, les joueurs s’apprécient et l’état d’esprit est bon, et ça nous aide beaucoup.

En tant que coach on s’appuie sur ce genre de succès pour la fin de saison ?

C’est sûr que ça aide… enfin ça aide et ça n’aide pas. Ça aide au niveau mental mais au niveau physique ça n’aide pas, puisque nous avons célébré le titre, donc c’est juste le danger avec les 2 matchs de suite qui arrivent et les playoffs qui approchent. Contrairement à d’autres équipes qui ont eu 2 semaines pour se préparer pour les playoffs, avec un entraînement intense. Nous il fallait bien contrôler la préparation avec la coupe de France.

Mais quand je pense à Rouen, ils ont fait 2 entraînements par jour pendant 10 jours, donc ils se sont bâtis un base pour les playoffs. Nous on ne pouvait pas faire ça et en plus nous avons fêté donc on verra ce week-end comment ça va se passer. Mais c’est certain qu’au niveau mental les joueurs ont des bonnes habitudes et puis ils vont les garder.

Ce style de joueurs là, tu sais qu’ils ne vont pas se reposer sur leurs lauriers

Vous craignez une petite décompression, un « contre-coup », après une telle victoire ?

Non je ne pense pas, à ce niveau là non. Parce que l’on sait que les joueurs qu’on engage sont des travailleurs, des gars acharnés, des gars qui vont se défoncer pour l’équipe. Donc quand tu as ce style de joueurs là, tu sais qu’ils ne vont pas se reposer sur leurs lauriers, ce sont des travailleurs.

Ce trophée pourrait apporter un petit « supplément d’âme » dans les semaines à venir ?

Tout ça ne se créé pas en un seul match, ça s’est crée depuis plusieurs années. Quand on pense à Lyon, ça fait 4 fois qu’on les bat en prolongation, c’est notre 8ème victoire de suite contre eux, donc parfois il y a des choses qui trottent dans la tête des joueurs. Il y a des équipes contre qui tu te dis : « eux autres on va les accrocher de toute façon ».

En finale avec Lyon, moi je n’étais pas nerveux, je savais que nous étions prêts à aller chercher la victoire

C’est un peu ça qui s’est passé en finale avec Lyon, moi je n’étais pas nerveux, je savais que nous étions prêts à aller chercher la victoire, façon de parler. J’étais plus nerveux contre Strasbourg que contre Lyon, au niveau des possibilités qu’ils nous battent. Lyon, on les a battu 3-0 à 5 contre 5, ils ont 2 buts en avantage numérique, parce qu’ils ont eu 10 powerplays. À 5 contre 5 je savais que nous étions capables de battre Lyon. Un mental ne se bâti pas « comme ça », et j’en reviens encore à Lyon, mais l’an passé en quart de finale des playoffs, on les a battu 3 fois de suite en overtime, donc il y a un petit côté psychologique contre eux, qui fait que nous savons que nous sommes capables de les battre.

Vous pensez que vos futurs adversaires vont être un peu plus « motivés » à l’idée d’accrocher le vainqueur de la coupe de France ?

Je ne pense pas, Chamonix par exemple, je suppose qu’ils pensent plus à leur survie, la pression ce n’est pas de nous battre, mais c’est de terminer 8ème pour eux. C’est ce que je répète tout le temps, des matchs il y en 44 et on verra à la fin, eux par exemple il faut qu’à la fin du game 44 ils soient dans les 8 premiers.

Pour nous les qualifications en playoffs sont faîtes, maintenant c’est de savoir si on va être 3ème, 4ème ou 5ème. Tout le championnat est encore très ouvert, il n’y a que la 1ère, la 2ème et la 12ème place qui sont faîtes. Pour le reste rien n’est fait, donc on verra dimanche soir, on aura une bonne idée après le match 43 ! C’est pour cela que tout au long de la saison c’est impossible de se prononcer,  puis même au match 44 il y aura des enjeux, que ça soit pour nous et pour Bordeaux. Tout le monde joue à s’arracher des points ! 

 

Propos recueillis par Quentin Ducrocq

 

Crédits photos Leandre Leber Gazettessports.fr

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