FOOTBALL – Patrice Descamps : « On est encore en construction »

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Entraîneur de l’équipe réserve mais aussi directeur du centre de formation, Patrice Descamps est l’un des hommes forts de l’Amiens SC. Témoin privilégié de la montée en puissance du club depuis deux ans, il mesure tout le chemin accompli et se veut confiant quant à la capacité du promu à se pérenniser en Ligue 1. Entretien.

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Patrice Descamps, quel regard portez-vous sur la saison de l’Amiens SC après cet extraordinaire match nul contre le Paris Saint-Germain (2-2) ?

Il y a un groupe de joueurs extraordinaire dans la mentalité, l’abnégation et l’envie. Contre Paris, on peut penser à un moment donné que l’on va prendre une fessée. Puis, in fine, on se retrouve à revenir deux fois au score. Ces joueurs sont vraiment d’une humilité et d’une dignité qui forcent le respect. Je les côtoie au fil de la semaine et je suis vraiment marqué par cet aspect-là. Ils parviennent à garder la tête froide et c’est un super exemple pour nos jeunes joueurs.

Il a fallu un peu de temps pour (re)créer cette alchimie entre les anciens qui ont connu les deux montées et les nouveaux qui ont activement participé à ce maintien…

Aujourd’hui, cela démontre que ce qui est mis en place à l’échelle du club tout entier est assez extraordinaire. Le président parle souvent de la famille ASC et cet amalgame est en train de prendre. Chacun dans son secteur joue un rôle important. Il se crée un état d’esprit et se dégage une énergie positive qui est répercutée à l’ensemble du club, cela touche forcément le groupe professionnel. Les joueurs qui arrivent se sont donc plus facilement greffés que par le passé.

Amiens a-t-il les armes pour devenir une place forte du football français en se pérennisant en Ligue 1 ?

On est encore en construction, il faut garde une forme de prudence. Ce qui compte, c’est d’être visionnaire. Il faut anticiper ce que sera le club dans cinq ou dix ans et cela se construit dès maintenant. Sur ce point, le président Joannin montre une réelle clairvoyance et une vraie qualité de management. On le voit avec les infrastructures qui vont être développées – comme un nouveau terrain synthétique qui serait nécessaire pour la formation – ou bien encore tout le travail fait au niveau de la cellule de recrutement. Il ne travaille pas qu’à court terme et, sans flagornerie aucune, il faut lui rendre hommage. Plus d’un club aurait fait un one shot sans essayer de se servir de cette montée en Ligue 1 pour asseoir le club et le renforcer dans sa structuration et ses investissements.

Vous ne craignez donc pas cette deuxième saison qu’on annonce traditionnellement comme la plus difficile ?

Chaque année est dangereuse. Je pense qu’un nouveau cycle va démarrer au club et une nouvelle histoire va s’écrire. On ne sait pas encore ce que va devenir l’effectif mais le club doit être plus fort que cela. Aujourd’hui, il ne faut pas que ce ne soit qu’un one shot, le club doit être plus fort que les hommes. Nous ne sommes que de passage et il est important que l’institution continue à se renforcer. Vu nos infrastructures et la politique de notre président, il faut qu’Amiens se pérennise à ce niveau de la compétition.

Amiens a donc les épaules pour devenir un acteur récurrent en Ligue 1…

Je vais entamer ma vingtième saison au club. J’ai connu beaucoup de choses à Amiens et je peux vous dire que l’institution peut désormais s’écrire avec un grand « I ». Tout n’est pas encore ancré dans le sol mais nous parvenons à nous renforcer saison après saison. Je pense que l’on a toutes les caractéristiques pour être un club qui évolue en Ligue 1. On avait le secret espoir d’y arriver, on l’avait tutoyé à plusieurs reprises. C’est surtout le timing et la chronologie qui sont assez fous. Il y a deux ans de cela, on était en National, on allait presque mourir. Au niveau du centre de formation, on était sous oxygène. Aujourd’hui, on est en Ligue 1, on se renforce, on est devenu attractif. Maintenant, il ne faut pas se contenter que de cela mais au contraire construire l’avenir du club. On sait très bien que l’on peut redescendre aussi vite que l’on est monté, il faut donc continuer à travailler.

Propos recueillis par Romain PECHON

Crédits photo : Leandre Leber – GazetteSports.fr

Publié par La Rédaction

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