A la tête de l’US Camon, Titi Buengo garde toutefois un regard avisé sur l’Amiens SC, son ancien club, en passe de valider son maintien en Ligue 1. Au début de l’aventure en National, l’homme aux dix-neuf buts sous le maillot amiénois est admiratif du travail réalisé par Christophe Pelissier, comme il l’a confié dans l’épisode de la semaine du Débrief, l’émission de décryptage de l’actualité sportive de GazetteSports, chaque lundi à 12 heures sur notre page Facebook.
Quel regard portez-vous sur la saison livrée par l’Amiens SC, en passe d’obtenir son maintien en Ligue 1 ?
Amiens a bien débuté avant d’avoir un petit coup de mou au cœur de l’hiver. En tout cas, c’est la réussite d’un entraîneur (ndlr : Christophe Pelissier) qui est un vrai technicien et qui sait faire travailler ses joueurs. Quand on regarde des équipes comme Caen ou Lille, elles ont du mal à jouer, à déployer une vraie identité. A Amiens, il y a un vrai projet de jeu avec des joueurs qui ont été bien choisis. La deuxième vague de recrutement a été bonne. C’est une bonne chose qu’ils aient su se réajuster très vite, sans quoi Amiens aurait pu être dans le cas de Metz. Ils ont des joueurs que beaucoup de clubs aimeraient avoir. Que ce soit Gaël (Kakuta), Mendoza ou encore Monconduit, qui fait un gros boulot dans l’ombre, et une vraie base défensive avec un Régis Gurtner excellent.
Pour avoir travaillé sous les ordres de Christophe Pelissier en 2016, quelles sont, selon-vous, les clés de sa réussite ?
Cela ne remonte pas à son arrivée à Amiens. Déjà à Luzenac, il avait fait du très bon boulot. Là, enchaîner National, Ligue 2, Ligue 1, puis le maintien, cela démontre que ce n’est pas dû à la chance. C’est un entraîneur qui a une science tactique, Christophe Pelissier a quelque chose de différent des autres. Dans le jeu, tout ce qu’il fait est cohérent et bien ordonné. Après, il sait aussi se faire respecter. C’est un meneur d’hommes. Cette aventure, c’est aussi la réussite de joueurs comme Monconduit, El Hajjam et Gurtner qui ont travaillé dans l’ombre pendant des années. Il n’y a pas de hasard.
L’Amiens SC est donc à la porte d’un maintien historique. Pensez-vous qu’une seule victoire peut suffire ?
Je pense car derrière c’est très faible derrière Amiens. Surtout, l’ASC est dans une spirale positive et le maintien ne dépend que d’eux. Les matches contre Strasbourg et Metz sont clairement à leur portée pour valider ce maintien. Je ne les vois plus flancher. Maintenant, plus vite il sera validé mieux ce sera car tout peut aller très vite dans le football. Reste que ce serait une faute professionnelle de ne pas se maintenir car ils ont les cartes en main.
C’est quand même assez fou de se dire qu’Amiens évoluait encore en National, il y a deux ans de cela. C’est une sacrée aventure qu’ils vivent actuellement…
C’est effectivement une très belle aventure. Je pense que cela s’explique par la confiance. Le fait de donner confiance à des joueurs de qualité, de travailler avec un staff dans lequel on peut avoir entièrement confiance, mourir avec, ça permet de traverser les moments compliqués. Tout le monde est soudé, travaille pour le même objectif avec un vrai capitaine qu’est Christophe Pelissier. Je suis persuadé que c’est un entraîneur qui fera une très grande carrière. Aujourd’hui, il est dans la lumière et il le mérite. Il réalise un travail immense.
Craignez-vous qu’Amiens perde gros cet été avec des départs importants, comme ceux de Christophe Pelissier ou encore Régis Gurtner ?
Si Amiens obtient le maintien, ils auront les moyens pour recruter et se restructurer. De toute manière, il faut des départs et des arrivées tous les ans. Ce qu’il faut conserver, c’est l’état d’esprit qui anime ce groupe. On peut remplacer des hommes mais le plus dur est de créer une âme, un état d’esprit.
Propos recueillis par Adrien ROCHER et Romain PECHON
Crédits photo : Leandre Leber – GazetteSports.fr