Au bord de la zone rouge, l’Amiens SC – qui a perdu huit de ses dix derniers matches – vit actuellement un moment déterminant de sa saison. Avant de défier Lyon, Monaco, Paris et Marseille au cœur du sprint final, le promu doit impérativement prendre des points contre les concurrents directs au maintien. Face à Toulouse, désormais emmené par Mickaël Debève, Amiens joue donc « un match à six points » qui pourrait bien marquer un tournant dans cette deuxième partie de saison. Un match capital, en somme.
Une dynamique défavorable
« Aujourd’hui, tout le monde est pessimiste, je parle notamment des journalistes. En tout cas, on s’était préparés à souffrir de la première minute contre Paris jusqu’à la dernière minute de l’ultime journée, assurait Romain Poyet au micro de France Bleu Picardie, lundi soir. Ce n’est pas parce qu’on a, entre guillemets, un match couperet comme vous le dites qu’on va se mettre la pression. On a des atouts à faire valoir et il faut dédramatiser même si les voyants sont à l’orange vif. Nous sommes encore dans les clous, certains l’ont fait alors qu’ils avaient dix points de retard. » Les Amiénois ont beau s’en défendre, la réception de Toulouse s’apparente bien à un match couperet. A nouveau battu à Bordeaux, malgré un sursaut en fin de match, le promu est en chute libre. Neuvièmes après leur victoire contre Dijon, mi-novembre, les Picards ont progressivement glissé sur une pente dangereusement savonneuse.
Et s’il est vrai qu’Amiens dispose de vingt-cinq points après autant de journées de championnat, son compteur n’a été crédité que de quatre petits points sur les deux derniers mois de compétition, faisant d’Amiens la moins bonne équipe du championnat sur cette même période. Ainsi, personne ne peut nier que que la dynamique du moment est clairement défavorable aux hommes de Christophe Pelissier. « Ce match va conditionner beaucoup de choses. Il n’est pas couperet, parce qu’il restera douze matches derrière celui-ci, mais c’est aussi un match couperet parce que Toulouse est une équipe qui joue aussi le maintien. Il faut prendre des points pour passer devant eux et rester dans la lutte, résume, avec justesse, Guessouma Fofana. Il y a deux championnats, celui des équipes qui jouent le haut de tableau et le nôtre. Sans dire que c’est du bonus contre les meilleures équipes, il y a des matches plus abordables que d’autres, Toulouse en fait partie. »
L’Union sacrée
Encore faut-il réussir à mettre fin à la spirale actuelle. « Il faut continuer à travailler, ne surtout pas montrer aux joueurs qu’on panique. Il faut montrer que l’on a vingt-cinq points et, même si nous sommes sur une mauvaise dynamique, on reste à la lutte. On est avec des clubs comme Toulouse, Angers et Troyes, il va falloir batailler jusqu’à la fin et garder confiance en ce que l’on fait. A un moment donné, on a su être efficaces en proposant du jeu. A l’heure actuelle, le bât blesse à ce niveau-là », reconnaît Pelissier. Reste à savoir si un déclic suffirait à relancer une machine qui avait su enchaîner huit matches sans défaite au cours de l’automne. « A ce stade de la saison, beaucoup de facteurs jouent. On parle beaucoup de fatigue physique mais la fatigue psychologique est bien réelle, surtout quand on est dans une dynamique négative, poursuit-il. Il faut absolument réussir à faire basculer un match, et notamment les faits de jeu d’un match, en notre faveur. »
Conscient que la tâche – sans être impossible – ne sera guère aisée, Christophe Pelissier prône même l’Union sacrée, en lançant un appel à ses supporters avant la réouverture de la tribune Nord pour la réception de Rennes, le 3 mars prochain : « L’an dernier, sur les cinq-six derniers matches, j’ai souvenir de l’AC Ajaccio, le public a été d’une aide hyper précieuse. On avait su inverser la tendance. Le public doit comprendre qu’il a un rôle très important à jouer. On a besoin d’un public qui supporte son équipe et pas uniquement à 2 ou 3-0 mais aussi quand elle est en difficulté. Siffler l’équipe, c’est très facile. Maintenant, le public doit se rendre compte qu’il a une équipe de Ligue 1. Comme tout le monde, il peut mieux faire. Si le public ne pousse pas, c’est peut-être aussi parce que les joueurs ne donnent pas assez. C’est aussi à nous d’amener ce public à être plus performant. »
A tous les niveaux, Amiens doit effectivement afficher un niveau de performance bien supérieur pour mériter sa place en Ligue 1, l’an prochain. Reste à mettre en application ces belles paroles contre Toulouse, contre qui la défaite demeure interdite. Faisons confiance aux Amiénois, joueurs comme supporters, pour afficher leur meilleur visage à l’aube d’un dernier tiers de saison qui s’annonce haletant et palpitant.
Romain PECHON
Crédits photo : Leandre Leber – GazetteSports.fr
Amiens SC – Toulouse FC
26ème journée de Ligue 1
Samedi 17 février, 20 heures
Stade de la Licorne, Amiens
Arbitre : M. Schneider
Amiens SC : Gurtner – El Hajjam, Gouano (c.), Dibassy, Avelar – Fofana, Monconduit – Gakpé, Kakuta, Manzala, Mendoza.
Remplaçants : Bouet (g.), Ielsch, Cissokho, Ngosso, Bourgaud, Gope-Fenepej (ou Koïta), Traoré.
Entraîneur : Christophe Pelissier
Toulouse FC : Lafont – Yago, Diop (c.), Amian, Sylla – Imbula, Cahuzac, Blin – Jean, Sanogo, Gradel.
Remplaçants : (à choisir parmi) Goicoechea (g.), Fortes, Jullien, Moubandjé, Bodiger, Durmaz, Mubele, Toivonen.
Entraîneur : Mickaël Debève