HOCKEY-SUR-GLACE : « Refaire d’Amiens une place forte du hockey »

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Nouveaux présidents de l’Amiens Hockey Elite (AHE), la structure qui gère l’équipe professionnelle, et du Hockey Club Amiens Somme (HCAS), qui gère la partie au niveau amateur, Patrick Letellier et Vincent Bachet ont reçu Gazette Sports dans les locaux du club pour évoquer l’incidence de ces changements pour les Gothiques.

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Gazette Sports : Patrick Letellier, qu’est-ce que qui vous a poussé à prendre la tête de l’AHE ?

Patrick Letellier : C’est une demande de Paul Lhôtellier et Joël Péron, qui sont venus me voir parce qu’ils avaient un problème de gouvernance. Et comme on commençait à travailler depuis plusieurs semaines avec Vincent (Bachet), et que ça se passait bien, on s’est dit que l’idée était d’avoir deux structures qui marchent ensemble, au moins au niveau du fonctionnement. Sur le plan comptable et autre, c’est forcément séparé, mais, comme je dis toujours, Amiens est une trop petite ville pour qu’on puisse se disperser. Donc on a convenu, avec Vincent, que je partais de « l’autre côté », mais que l’on continuait à tout piloter tous les deux.

Il n’y avait pas trop de liens entre les deux structures jusque-là ?

PL : Si, il y en avait, j’étais au conseil d’administration de l’AHE, par exemple. Mais j’étais minoritaire, parce que le HCAS était minoritaire. Désormais, on est dans une autre logique de fonctionnement. J’ai posé mes conditions aux actionnaires, je leur rends mes comptes, évidemment, ce sont eux les patrons, mais sur le fonctionnement, on essaye de travailler à deux. Obligatoirement, je suis au courant de tout des deux côtés, donc ça me permet de bien travailler sur les deux parties. Ce qui était important, c’est que l’on remettre bien les choses comme il faut, et qu’il y ait un vrai lien entre AHE et HCAS.

Vincent Bachet, qu’est-ce qui vous a poussé à prendre la présidence du HCAS ?

Vincent Bachet : Travailler aux côtés de Patrick ! J’ai eu mon vécu en tant que joueur avec les Gothiques. J’ai également un enfant qui joue, et qui a commencé le hockey, au HCAS, donc ça m’a intéressé de vivre ce projet aux côtés de Patrick puisque c’est aussi une expérience en gestion d’entreprise. Je suis là aussi pour créer une synergie entre toutes les bonnes énergies qui gravitent autour du HCAS et qui peuvent apporter un plus au niveau de l’AHE. C’est pour faire quelque chose de cohérent avec une vraie cohésion, un esprit club pour refaire d’Amiens une place forte du hockey français.

Et améliorer certaines choses dans la gestion ?

PL : Les difficultés de gestion, jusqu’au jour où l’on était encore HCAS, il n’y en avait pas. Les comptes ont toujours été équilibrés, on peut reconnaître ça. Les résultats sportifs n’étaient pas là, et c’est ce que l’on est en train de payer maintenant, mais la gestion, on ne peut rien dire. Depuis que les actionnaires sont arrivés, c’est un peu plus compliqué pour eux, parce qu’il y a eu un grand changement dans le championnat. Ils ont maintenant deux ans d’expérience, ils ont vu des choses et se sont rendu compte qu’il fallait corriger certaines choses. Et le fait que je sois plus disponible maintenant me permet d’être là plus souvent, d’être sur le terrain et de faire en sorte qu’au quotidien je puisse gérer le système.

Et ils peuvent aussi compter sur votre expérience…

PL : Entre l’expérience de hockey de Vincent et la mienne en gestion de société et de management, et un peu dans le hockey tout même entre mes passages à la fédération et autres, ça fait des réseaux. On peut imaginer qu’on ne devrait pas être trop mauvais.

Comptez-vous intervenir dans le sportif ?

PL : J’ai dit non, pour le moment. Ce sont les coaches qui ont la main. J’ai demandé à Denis Richard (un des actionnaires) de continuer à suivre ce qu’il faisait jusqu’à la fin de la saison. Je suis arrivé maintenant, et on a fait ce changement de présidence parce qu’on a besoin de travailler très sérieusement sur l’année prochaine. Pour cela, il fallait donc que l’on arrive en janvier. Au HCAS, on travaille sur le prévisionnel et l’on prévoit déjà la saison prochaine vu que l’on n’aura plus de contrat aidé. Et puis, je voulais un peu de temps pour bâtir la saison prochaine sur le plan des partenaires, de l’organisation, sur le plan sportif en réfléchissant à la suite. Ca me permet de travailler en pensant à la suite, et d’être prêt dans deux mois pour commencer tout de suite à être efficace.

C’est anticiper pour mieux gérer, finalement…

PL : Oui ! On est toujours trop courts, on s’y prend toujours trop tard. Là, on va essayer de ne pas s’y prendre trop tard. Il faut savoir que la saison prochaine, elle démarre dès les playoffs de cette saison. Les partenaires viennent dans la foulée. Grossièrement, si l’on fait notre travail correctement, fin juin, tout doit être bouclé, et pas le jour du premier.

Et quel est le projet pour le HCAS ?

VB : Améliorer la formation, notamment celle des plus petits, chez les U7, U9 et U11. On a des axes d’amélioration sur ces catégories-là. Et on va essayer « d’entraîner les entraîneurs ». Pas forcément mieux les former, mais qu’ils s’emparent d’un projet vraiment intéressant et ambitieux pour refaire d’Amiens une école de hockey d’excellence.

Dans beaucoup d’autres clubs, des pros viennent entraîner les jeunes…

VB : C’est un des axes que l’on veut développer, notamment sur le centre de formation professionnel, où l’on a des jeunes joueurs à fort potentiel qui sont près de jouer en séniors et qui pourraient bénéficier, effectivement, de toute l’expertise de joueurs professionnels, qui peuvent avoir des qualités spécifiques à leur apporter, sur le patinage, les tirs, les engagements, etc…

PL : Au niveau des gardiens, on a déjà Henri-Corentin Buysse qui fait l’entraînement spécifique des gardiens. Normalement, on devrait avoir plus de pros, mais, depuis deux ans ce n’est pas tout à fait ce qui est prévu, donc l’année prochaine il devrait y avoir un peu de changement.

Il y a également une D3 pour faire jouer les jeunes…

VB : Effectivement, au niveau de nos objectifs, c’est d’abord d’offrir davantage de temps de jeu à nos juniors. On a donc créé une D3 l’année dernière qui leur permet d’avoir du temps de glace et de se confronter à des adultes. Ensuite, nous avons des partenariats avec des clubs des Hauts-de-France, comme Wasquehal, qui a une équipe inscrite en division 2. On a 5-6 joueurs qui jouent tous les week-ends avec eux. Là aussi, c’est un niveau un petit peu plus élevé, donc nos meilleurs juniors vont compléter leur formation et avoir du temps de jeu avec Wasquehal qui est d’ailleurs très content car c’est un vrai apport pour eux, et ça fait une vraie différence au niveau de leurs résultats. C’est un lien gagnant-gagnant, et, au niveau régional, c’est important que le hockey soit structuré de cette manière-là et qu’Amiens, qui est le club historique phare, puisse apporter et travailler en bonne intelligence avec les autres clubs.

Pour les meilleurs, ou ceux qui sont déjà dans le groupe pro, on a un accord avec Dunkerque, qui joue à un niveau au-dessus encore, en D1, où on a un ou deux joueurs qui vont les renforcer, toujours dans cette logique d’offrir un maximum de temps de glace à nos jeunes parce que c’est en jouant les matches, et en les jouant réellement, pas juste cinq ou six minutes par match, que l’on peut progresser. La fédération a voulu ça, que les matches de D1 et D2 se jouent le samedi soir, que le Magnus soit le vendredi et le dimanche pour justement permettre aux jeunes d’avoir le maximum de temps de glace et de participer à d’autres compétitions. On est en plein dans cette logique. Pour l’instant, on a une équipe en D3, on n’est pas encore prêts à monter en D2 parce que ça nécessite des ressources financières supplémentaires. Là, on est plus dans une dynamique d’accentuer encore notre partenariat avec Wasquehal et Dunkerque.

C’est important d’avoir toutes ces étapes pour pouvoir développer les jeunes qui ne progresseraient plus forcément en U17 ou U20 ?

VB : D’une part ça permet de donner plus de temps de jeu à nos juniors de première année, mais d’autre part c’est aussi une équipe (celle de D3) qui permet d’offrir des débouchées à des joueurs, qui n’ont pas les qualités ou l’ambition de jouer en D2 ou en D1. Il y a une équipe loisirs, mais c’est un niveau qui n’est pas très élevé. La D3 leur permet de continuer le hockey même quand ils sortent des effectifs juniors, et de les fidéliser un peu plus longtemps au niveau du HCAS.

Et pour les meilleurs, il y a la possibilité de finir avec l’équipe pro…

VB : On a priorisé les choses, et, pour les meilleurs des meilleurs, la vocation du HCAS, c’est effectivement la Magnus. On a de très bonnes relations entre nos staffs techniques, entre les entraîneurs de l’AHE et notre directeur sportif, Olivier Duclos. Ils se parlent deux fois par semaine, ils échangent pour savoir quel joueur envoyer sur Dunkerque, par exemple. Ensuite c’est la D1, la D2 et la D3. Tout est clair, et on n’a plus de conflits à ce niveau-là comme on a pu en avoir à un moment donné. C’est réglé, et tout le monde est d’accord.

Propos recueillis par Adrien ROCHER

Crédits Photo : Léandre Leber – Gazette Sports

Publié par La Rédaction

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