FOOTBALL : « L’OL ne domine pas tellement ses rencontres… »

Ⓒ 09 Mariano DIAZ (ol) – 11 MEMPHIS DEPAY (ol) – 08 Houssem AOUAR (ol)
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Dauphin du Paris Saint-Germain et qualifié pour les seizièmes de finale de l’Europa League, l’Olympique Lyonnais réalise un très bon début de saison. Rédacteur en chef pour le site Le Libéro Lyon, Hugo Hélin délivre les clés de la rencontre Amiens-Lyon (17ème journée) pour le camp rhodanien. Entretien.

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Malgré les départs de Lacazette et Tolisso, l’OL réalise un très bon début de saison…

Une très bonne série en octobre-novembre surtout ! Le début de saison a été un peu compliqué, avec beaucoup de matchs nuls et notamment les trois 3-3 (contre Bordeaux, Dijon et à Angers) en un mois et demi. On ne savait pas trop de quel côté la saison allait basculer, à ce moment-là. Après Angers, c’était la trêve internationale de début octobre et l’OL était alors huitième, même si c’était juste à trois points du podium. Mais il y a eu huit matches de Ligue 1 disputés depuis et l’OL en a gagné six et fait un nul. Les choses sont un peu plus claires du coup. Il devrait y avoir une bagarre pour les places de deux à quatre avec Monaco et Marseille.

D’autre part, le parcours en Europa League a été un peu mitigé avec ce dernier revers contre l’Atalanta et une deuxième place dans un groupe pourtant largement à la portée du club…

Et, il faut d’ailleurs remercier Everton pour la baston à Goodison Park, ça fait au moins un souvenir marquant de cette phase de poules ! À part ça, on s’est quand même sévèrement ennuyés. Même contre l’Apollon Limassol, à la maison, on gagne 4-0 mais c’était plus au talent qu’autre chose (et en occurrence j’inclus la capacité de Mouctar Diakhaby à marquer sur coups de pied arrêtés dans le talent, c’est dire si la définition est large). Je crois même que l’Apollon a eu plus de possession de balle que l’OL sur ce match ! Bon ceci dit, il faut relativiser : c’est un peu le format des poules qui veut ça, la légende en coupes d’Europe s’écrit sur les matchs à élimination directe.

Avec la finale au Groupama Stadium, l’Europa League représente-t-elle le principal objectif de la saison ?

Ça doit forcément être dans un coin des têtes, mais c’est dur de faire d’une coupe un objectif principal si tôt dans la saison. Ça reste aléatoire et il y a de belles équipes en course. L’important c’est à mon avis de retrouver la Ligue des Champions, surtout avec Monaco et l’OM qui ont des budgets à peu près identiques. Celui qui manquera la marche le payera peut-être. Ceci dit, c’est vrai qu’une victoire en Ligue Europa qualifie désormais pour la phases de poules de Ligue des Champions… Mais bon, l’an dernier la finale de Coupe de la Ligue, qui avait lieu à Décines, était annoncée comme un objectif et on s’était fait sortir par Guingamp dès le premier match. Donc je vais répondre comme un footballeur : il faut prendre les matchs les uns après les autres.

En championnat, Lyon a été accroché par Montpellier et Lille récemment. Comment expliquez-vous ces deux contre-performances ?

Globalement ces deux contre-performances ressemblaient pas mal à un contrecoup de la réussite maximale des matchs d’avant. L’OL ne domine pas tellement ses rencontres et a du mal à attaquer placé, mais le talent devant fait que si tu laisses venir l’adversaire, tu peux exploiter les espaces et les situations de supériorité numérique. Il y a des matchs où tout te réussit et où tu marques vite, ce qui facilite encore la mise en place de ce jeu, et d’autres où rien ne rentre, comme contre Lille dans les cinq dernières minutes. C’est le risque avec cette tactique.

Bruno Genesio a été très critiqué la saison dernière. Quel regard portez-vous sur son travail cette saison ?

Je trouve, globalement, que les choix philosophiques faits sont trop conservateurs, et qu’une équipe avec le standing et le budget de l’OL pourrait se permettre de prendre un peu plus l’initiative. Et, d’ailleurs, je pense que ça dessert Genesio lui-même : quand ta philosophie de jeu consiste à placer le bloc bas pour laisser les individualités offensives s’exprimer librement, c’est normal que le crédit revienne principalement aux joueurs quand ça marche.

Avec Mariano, Memphis, Fekir et Traoré, l’OL dispose d’un arsenal offensif conséquent. Toutefois, certaines réserves persistent sur le réel niveau des deux premiers. Comprenez-vous cela ?

Je le comprends et je trouve même ça plutôt rassurant. On a tendance à dire que dans le foot actuel seules les stats comptent, eux prouvent au moins que les gens ne s’arrêtent pas qu’à ça. Memphis et Mariano ont tous les deux des lignes de stats plutôt bonnes, mais ils sont capables d’être très énervants par leurs difficultés à s’insérer dans le collectif. Et je pense d’ailleurs qu’ils resteront tout au long de leur carrière des joueurs qui divisent. Et qui auto-divisent même parfois : mon avis sur les deux évolue toutes les semaines, et parfois même toutes les cinq minutes au cours d’un match !

Face à Amiens, Lyon s’avance en grandissime favori. Avez-vous peur d’un nouveau faux pas contre une équipe en forme depuis deux mois ?

Faut assumer un peu votre statut d’équipe de première partie de classement de Ligue 1, les gars ! Blague à part, l’OL est normalement largement au-dessus en termes d’individualités. Mais vu de loin, Pelissier me donne vraiment l’impression de faire du bon boulot. Et si ça ne tourne pas dans le bon sens, l’OL est vite capable de faire n’importe quoi.

Un pronostic ? 

Allez, on se met d’accord sur une victoire de l’OL 1-2 qui vous rend fiers malgré tout ? Non ?

Propos recueillis par Romain PECHON

Crédits photo : PanoramiC

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Publié par La Rédaction

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