BOXE – Joshua-Takam : l’arbitre a eu raison

Ⓒ Gazette Sports
Publicité des articles du site GazetteSports

Après le grand Georges CARPENTIER, après Lucien RODRIGUEZ, Jean-Marc MORMECK et notre Abbevillois Johann DUHAUPAS, un cinquième boxeur français a échoué dans sa quête pour le titre mondial des poids lourds.

publicite cit dessaint 2 gazette sports

Le Franco-camerounais Carlos TAKAM, qui avait été prévenu seulement quinze jours avant le combat, a échoué face à l’Anglais Anthony JOSHUA, ancien champion olympique, ce qui est toujours une référence.

Une décision qui ne change pas l’issue du combat

Dans le 10e round, l’arbitre a arrêté le combat et renvoyé dans son coin le Français. Nous avons revu les images au ralenti. Dans ce 10e round, TAKAM prend une série d’une dizaine de coups à la face sans pouvoir réagir. Alors que fallait-il faire? Laisser le massacre se poursuivre avec tous les risques imaginables, dans la mesure où personne, dans cette salle de Cardiff où s’entassaient plus de 70.000 spectateurs, personne n’imaginait que TAKAM pouvait renverser la situation en sa faveur?

On sait qu’en boxe, les coups au visage, surtout s’ils sont répétés, font mal, très mal même. Ils peuvent avoir un aspect néfaste sur le côté psychologique et nous ne voudrions pas rappeler le cas du boxeur allemand EIPEL qui s’était écroulé à Creil, dans le 15e round, saoulé de coups. Nous étions en décembre 1977 à Creil qui accueillait le championnat d »Europe des welters.

Ce soir-là, ni l’arbitre, ni le manager d’EIPEL n’avaient décelé le danger. Résultat, EIPEL sombra alors dans le coma et plus jamais, il n’a reboxé. TAKAM a livré un combat admirable de courage. Il a été héroïque et il s’est défendu comme un lion. JOSHUA lui a rendu hommage sur le ring, le public également sans oublier de grands champions. TAKAM est sorti grandi après dix reprises de qualité car jamais, jusqu’à présent, JOSHUA n’avait rencontré une telle opposition.

Et maintenant ?

Mais TAKAM avait affaire à une montagne comme l’avait indiqué DUHAUPAS à nos confrères de RMC. Une montagne, cella se gravit parfois dans la réalité mais en boxe, une montagne reste une montagne. Soit quelque chose d’indestructible et pour le moment, Anthony JOSHUA – qui a donc conservé les deux titres IBF et WBA qu’il a remportées devant l’Ukrainien KLITSCHKO – reste le maitre incontesté des poids lourds au monde. Mais, il va lui falloir unifier son titre contre l’Américain Deontay WILDER qui détient la couronne pour la WBC.

Ce serait alors le combat non pas du siècle car pour nous, il n’y a vraiment que ce DEMPSEY-CARPENTIER en 1921 qui peut justifier cette appellation et qui du reste avait attiré plus de 120.000 spectateurs à l’époque. Mais franchement, une opposition entre WILDER et JOSHUA vaudrait son pesant d’or. Question: qui serait en mesure d’organiser ce choc de titans? Un promoteur anglais ou américain car il faudra beaucoup de dollars pour mettre face à face nos deux boxeurs.

Autre question : que devient DUHAUPAS ? Il est clair que si notre Abbevillois veut rencontrer un de ces deux hommes, il lui faudra s’expatrier et se déplacer dans le pays de son adversaire. Cela ne le dérangerait pas du tout tant Johann a l’habitude de se produire hors de France. Si Johann DUHAUPAS veut sa chance en tant que challenger, il faudra patienter un peu car TAKAM a demandé une revanche ce qui pourrait lui être accordée tant il a été admirable sur le ring de Cardiff.

Et, puis, il y a notre champion olympique Tony YOKA qui vient de disputer deux combats pros, qui apprend tranquillement son métier mais soyons honnête qui est encore très loin des deux géants actuels que sont JOSHUA et WILDER. N’oublions pas aussi le Bulgare PULEV. Bref, la relève est bien là dans une catégorie longtemps dominée par les frères KLITSCHKO et qui s’annonce ouverte dans les années à venir.

Lionel HERBET

A lire aussi >>

BOXE : Christopher Sebire, une chance mondiale qui ne se refuse pas

Publié par Lionel Herbet

Journaliste historique du sport Picard et Amiénois. Lionel est la mémoire des plus grands exploits sportifs de la région.